Intervention de Roland Courteau

Réunion du 21 février 2013 à 10h00
Débat d'étape sur les travaux du conseil national du débat sur la transition énergétique

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

Pour toutes les autres énergies renouvelables, les coûts de production sont encore au-dessus du prix du marché.

Attention, là aussi, aux contre-signaux : ceux qui ont été émis par le passé sont à l’origine de l’important retard que nous connaissons au regard des objectifs fixés ; je pense à l’instabilité des politiques publiques et au manque absolu de visibilité pour les entreprises.

Dans ce domaine, nous devrons mettre en évidence les filières présentant un véritable potentiel de développement des entreprises et disposant d’un savoir-faire technologique opérationnel. Elles doivent être riches en emplois non délocalisables et proposer des prix aussi faibles que possible afin de préserver notre compétitivité.

Produire mieux, c’est aussi produire de l’énergie, tout particulièrement de l’électricité, lorsque la demande se manifeste. N’oublions donc pas que le stockage de l’électricité est un enjeu fondamental. Seul le stockage à grande échelle permettra, un jour, aux énergies renouvelables de passer à la première place dans le bouquet énergétique.

Consommer moins et produire mieux : les deux objectifs sont liés. Ainsi, ramener la part de l’électricité nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 sera d’autant plus atteignable que d’importants efforts auront été réalisés d’ici là en matière de sobriété et d’efficacité énergétiques.

Mais rien ne se fera sans l’adhésion la plus large de la population. Nous sommes en effet invités à nous interroger sur notre modèle énergétique et à prendre la mesure des enjeux, non seulement environnementaux, climatiques, sociaux et sanitaires, mais aussi économiques.

Voici le défi majeur pour nos sociétés : agir sans attendre pour assurer un développement sobre en carbone et aller vers un changement profond de nos modes de consommation et de production d’énergie, donc de nos modes de vie. Rude tâche, chers collègues ! Nous n’emprunterons cette voie que si une volonté politique très forte s’affirme : c’est bien le cas en ce qui vous concerne, madame la ministre, et je vous en félicite.

En fait, le débat sur la transition énergétique porte donc sur la construction d’un nouveau modèle. L’ensemble de la société doit être interpellée pour imaginer ce futur, concevoir ce que devra être notre modèle énergétique dans dix, vingt, trente ou quarante ans, d’où l’importance de ce débat national, régional et local. Madame la ministre, je tiens à saluer une nouvelle fois cette initiative, qui permet d’associer à la réflexion le public, les acteurs des territoires et ceux œuvrant à l’échelon national. Ce remarquable processus démocratique repose sur une démarche innovante et ambitieuse, qui doit nous permettre de promouvoir une pédagogie de la sobriété et de l’efficacité énergétiques.

Nous avons donc pour devoir de tout mettre en œuvre pour accroître l’adhésion sociale à ce projet. Dans cette perspective, nous devrons démontrer que l’amélioration de l’efficacité énergétique est bénéfique non seulement pour la planète, mais aussi pour chacun d’entre nous !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion