Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 21 février 2013 à 15h00
Débat sur le développement dans les relations nord-sud

Photo de Henri de RaincourtHenri de Raincourt :

J’espère que la mise en place de cette taxe sera effective le plus tôt possible et que la France pourra, avec d’autres partenaires, plaider avec force la cause du développement au sein de l’Union européenne.

L’aide au développement ne doit pas se réduire à des débats entre États et entre spécialistes. C’est une cause pour laquelle la société civile est attentive. Nos compatriotes veulent savoir quel est l’emploi des efforts publics consentis.

Aujourd’hui, des ONG au Nord, mais aussi au Sud, sont impliquées dans ce qu’on appelle les « petites sommes », le microcrédit, le développement. Les entreprises le sont aussi. Les syndicats, les élus, les collectivités territoriales également. La coopération décentralisée est une forme d’engagement exemplaire et efficace.

Monsieur le ministre, je crois que vous avez prévu d’aborder cette question, parmi bien d’autres, dans le cadre des prochaines Assises du développement, prévues pour le 1er mars 2013. Je vous en remercie et je m’en réjouis.

L’Union européenne est le premier bailleur au monde. Une partie considérable de notre aide au développement transite par ce canal. C’est notamment le cas des crédits du FED, auxquels nous consacrons près de 800 millions d’euros par an. Je comprends que, dans le cadre des nouvelles perspectives financières qui viennent d’être dessinées sur la période 2014-2020, notre contribution à cet instrument sera stabilisée. Ainsi, nous aurons un onzième FED à 26, 9 milliards d’euros en prix constants au cours de cette période.

Je voudrais maintenant évoquer un chantier majeur, à savoir l’efficacité de l’aide. C’est un instrument précieux, qui mérite peut-être d’être amélioré. La mesure de l’efficacité de l’aide permet aussi d’éclairer l’opinion publique, qui doit savoir comment les deniers publics sont utilisés.

Enfin, je souhaiterais revenir brièvement, en vous remerciant, madame la présidente, de me permettre de le faire, sur une actualité qui réunit l’ensemble des problèmes du développement et de la solidarité à l’égard des pays les plus fragiles, à savoir l’intervention militaire française au Mali.

Je veux le dire au nom de la famille politique à laquelle j’appartiens, cette intervention a été salutaire, la décision prise était juste et nécessaire. Toutefois, le temps des armes n’est qu’une étape. Le rétablissement de la sécurité, de l’ordre public et de l’État est un préalable indispensable à toute perspective de développement.

Je me félicite que la France et l’Union européenne aient décidé de reprendre leur aide au développement. Il me semble notamment que la gouvernance, la capacité pour le Mali à administrer son territoire, à offrir des services de base à sa population sur tout le territoire sont les impératifs qui doivent guider notre action vis-à-vis de ce pays.

Cela vaut aussi, bien sûr, pour ses voisins de la bande sahélienne. Là encore, le bon équilibre entre aide d’urgence et soutien de long terme est essentiel.

Pour conclure, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’aide au développement doit demeurer une haute priorité de tout agenda politique, et cela en dépit d’un contexte qui pousse nos sociétés à se replier sur elles-mêmes.

Le développement durable, les grands équilibres planétaires, l’environnement, la santé, l’éducation en dépendent. Sur ces terrains se joue d'ailleurs une grande partie de la sécurité internationale. Néanmoins, au-delà de ces exigences, l’aide au développement porte des valeurs de solidarité inhérentes à la vocation humaniste de la France et de l’Europe. Elle doit donc demeurer au cœur de notre politique étrangère.

Il s’agit non de baisser la garde, mais, au contraire, de préserver les moyens, notamment budgétaires, dévolus à cette cause universelle. Il y va de la paix et de la stabilité du monde !

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