La Mission laïque française (MLF) est complémentaire de l'action menée par l'opérateur public, qu'est l'AEFE. La Mission est une association loi 1901 à but non lucratif et reconnue d'utilité publique depuis 1907. Elle a donc cent dix ans d'existence.
Son réseau s'étend sur une trentaine de pays. Il compte cent vingt-quatre établissements qui accueillent près de 50 000 élèves. Depuis de nombreuses années, la Mission laïque française gère également les écoles d'entreprises, au bénéfice de Total, d'Aréva, de Suez, etc...
La maîtrise de la MLF depuis ses débuts, est la zone Méditerranéenne : elle est née au Liban avant de s'étendre en Égypte et en Syrie, et un peu plus tard vers la rive nord de la Méditerranée, surtout en Espagne, et plus récemment en Italie et en Thessalonique.
La MLF s'adresse principalement aux nationaux. 80 % de nos effectifs sont des nationaux ou des étrangers tiers. Dans certains établissements, là où l'opérateur public n'est pas présent, nous accueillons bien entendu les ressortissants français.
Nous sommes au coeur de la mission de rayonnement et d'influence de la France qui a été assignée à l'enseignement français à l'étranger dans son ensemble.
Tout en préservant la conformité des programmes de l'éducation nationale, nous faisons une place particulière, et de plus en plus importante, aux langues étrangères, c'est-à-dire locales et nationales. Notre devise est la suivante : deux cultures, trois langues - le français, la langue locale et l'anglais.
Nous sommes liés, tout en étant un acteur autonome, aux ministères des affaires étrangères et de l'éducation nationale. La Mission s'inscrit dans les grandes orientations de la politique étrangère de la France. Nous avons développé il y a trois ans un document d'orientation stratégique que nous avons présenté à ces deux ministères.
Nous ne sommes pas le service public mais nous agissons dans son prolongement et dans l'exercice de missions de service public. Un accord est régulièrement signé par le président de la Mission laïque avec le ministre de l'éducation nationale. Nous avons en préparation une nouvelle convention. Il existe aussi un protocole d'accord qui nous lie très étroitement avec l'AEFE. Cela permet d'agir ensemble et d'éviter tout sentiment de concurrence, alors que nous sommes complémentaires.
Notre axe de développement se situe dans le monde arabe. Nous avons encore des marges de développement notamment dans les pays du Golfe, peut-être demain en Algérie et aussi en Tunisie. Nous sommes très présents au Maroc avec neuf établissements qui regroupe environ 9 000 élèves. D'autres axes de développement sont envisagés en Asie centrale, en Russie et en Afrique subsaharienne.
La Mission laïque française n'est pas subventionnée. Cependant, nous recevons l'aide de l'État via l'AEFE pour les établissements conventionnés historiques, c'est le cas du Liban ou de l'Éthiopie. Pour son développement, la Mission laïque agit avec ses ressources propres, ou celles de ses établissements.
Nous sommes actuellement confrontés à des difficultés. Les bouleversements récents nous ont amenés à fermer certains établissements comme celui d'Alep, ou de Tripoli pendant un certain temps. Ce fut le cas à Alexandrie et à Bahreïn. En Espagne, la crise économique nous conduit à envisager de nous retirer en 2014 d'un établissement comme celui de Palma de Majorque. Nous sommes aussi amenés à fermer un établissement au Kurdistan, en accord avec les autorités locales, qui avait été ouvert à l'époque pour des raisons politiques. Compte tenu de ce contexte géopolitique et économique, notre développement sera mesuré.
L'enseignement français à l'étranger est confronté à des défis dont le plus important est sa compétitivité pour les années à venir dans un environnement mondial en pleine évolution et devenu fortement concurrentiel.
Il apparaît nécessaire de mener une réflexion pour l'avenir sur l'enseignement des langues. Une mission a été confiée sur ce sujet à Mme Hélène Conway-Mouret par le ministre des affaires étrangères. Il existe une nécessité d'adaptation aux demandes des familles, tout en s'assurant de la conformité de l'enseignement dispensé aux programmes de l'éducation nationale puisque nos établissements sont homologués.