Intervention de Jacques Pécheur

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 27 février 2013 : 1ère réunion
Enseignement français à l'étranger — Table ronde

Jacques Pécheur, directeur du département langue française à l'Institut français :

Plusieurs questions concernent votre préoccupation quant à la complémentarité entre nos institutions. Je voudrais vous rassurer et vous éclairer sur ce point : les différents acteurs de l'enseignement français à l'étranger sont dans un dialogue continu. Depuis sa création, l'Institut français a signé des conventions avec les partenaires ici présents afin de déterminer des champs d'intervention communs.

Par exemple, nous avons développé avec l'Alliance française un programme dit de « démarche qualité » concernant l'enseignement. Il s'agit d'une mise à niveau de l'ensemble des enseignements, dans tous les établissements des réseaux Alliance française et Institut français, qui vise l'amélioration de l'offre et de la qualité de l'enseignement.

En partenariat avec l'AEFE cette fois, nous avons créé le label « France Éducation » à destination des établissements qui proposent un enseignement bilingue. Ce principe de labellisation a par ailleurs fait l'objet, à l'initiative du sénateur Louis Duvernois, d'une journée de travail au Sénat à la fin du mois de novembre. Il s'agit effectivement d'un nouvel outil de visibilité du réseau d'enseignement français à l'étranger.

Concernant la question de la collaboration avec les départements universitaires, l'Institut français soutient deux initiatives régionales en Asie et en Amérique latine. Depuis trois ans existe en effet en Asie une « université des francophones d'Asie », qui réunit de jeunes universitaires francophones du Japon, de Taiwan, de Chine, de Corée du sud et du Vietnam. Cette université se réunit annuellement autour d'un thème et donne lieu à un certain nombre de publications. De la même manière, en Amérique latine existe aujourd'hui une « association des départements universitaires de français ». Ces départements sont en crise depuis quelques années, en raison notamment d'un problème de positionnement : ils sont en effet marginalisés par la création de « centres de langues » à l'intérieur même des universités. Ces universités offrent un enseignement de la langue française qui ne s'adresse non pas seulement à des étudiants spécialisés en français, mais à l'ensemble des étudiants de l'université. Il faut désormais véritablement prendre en compte ce double réseau et encourager les départements universitaires, y compris financièrement, à ouvrir leurs champs de spécialisation.

En ce qui concerne les restrictions budgétaires et le maintien de nos missions, je rappellerais que l'Institut français a choisi de définir des priorités. Il ne s'agit donc pas d'une politique de diminution des fonds sur l'ensemble des programmes, mais de la suppression de certains programmes et de la concentration des moyens ceux qui paraissent prioritaires. On citera, par exemple, la création cette année de « génération bilingue », programme de valorisation des sections bilingues, ou encore de la reprise du programme PRO-FLE. Ce programme de formation continue avait été initié par le centre international d'études pédagogiques et le centre national d'enseignement à distance et aurait dû s'éteindre avec la disparition des Fonds de solidarité prioritaire (FSP).

Enfin, s'agissant du fonctionnement même de l'Institut français, un rapport sur l'expérimentation du rattachement de 12 centres du réseau culturel à l'Institut français est attendu au mois d'octobre et l'Assemblée nationale a demandé à la Cour des comptes d'examiner l'architecture budgétaire et financière de l'Institut.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion