Je vous remercie de venir nous rencontrer. Vous êtes dans une posture qui n'est pas conclusive et je vous remercie de considérer la commission de la culture du Sénat comme un de vos interlocuteurs dans le cadre de votre mission. Je voudrai vous dire tout l'intérêt que l'on porte à cette perspective qui a été inscrite dans le contexte budgétaire que nous connaissons. J'ai pu l'identifier comme rapporteur du budget de la direction générale des patrimoines. L'exercice budgétaire en cours est marqué par une réduction sensible des crédits alloués à l'acquisition des oeuvres. Cette décision est douloureuse et nous l'espérons conjoncturelle mais la ministre a tenu à l'inscrire dans une perspective d'amélioration de l'accessibilité aux oeuvres car nos établissements culturels disposent de collections importantes. Se pose alors la question de l'accès à ces collections patrimoniales qui est essentielle dès lors que l'on ralentit l'extension desdites collections.
Vous avez évoquez plusieurs dispositifs existants. Il y a deux grandes catégories : les dépôts et les prêts. Si les prêts sont régulés selon des modalités arrêtées par les professionnels de longue date. C'est moins vrai pour les dépôts sur lesquels la doctrine et la coordination de la politique conduite par les différents établissements en la matière trouveraient à dynamiser ses possibilités. Je suis toujours frappé par la part des collections qui sont dans les réserves. Je préférerai que l'on crée des mètres carrés de musées que des mètres carrés de dépôts.
Il ne faut pas perdre de vue une autre grande mission de nos établissements culturels : la conservation et la préservation des oeuvres et des collections. Je pense que rendre l'oeuvre accessible ne gêne en aucun cas la connaissance scientifique de l'oeuvre mais il faut qu'elle soit bien conservée pour assurer sa pérennité.
On est très intéressé par l'ensemble de ces dispositifs et de leur dynamisation. Nous observons avec beaucoup d'intérêt le concept du Centre Georges Pompidou Mobile et celui d'« un jour, une oeuvre ». Ces initiatives sont-elles reproductibles ou bien d'autres établissements peuvent-ils imaginer des dispositifs qui leur sont propres ? Vous travaillez sur des oeuvres contemporaines, d'autres établissements ont des collections plus patrimoniales. Les problématiques peuvent être différentes, y compris du point de vue de la conservation. Les oeuvres qui ont une longue histoire nécessitent une plus grande vigilance pour leur conservation, mais toutes ont pour vocation de rencontrer le public.