Ma question s'adresse à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.
Madame la ministre, lundi dernier, trois rapports ont été remis au Premier ministre en vue d’élaborer une loi d’adaptation de la société au vieillissement.
Ces contributions viennent s’ajouter à des travaux déjà nombreux. En 2011, les quatre groupes de travail constitués en vue de la concertation engagée par Mme Roselyne Bachelot, sous l’égide de Bertrand Fragonard, avaient déjà fait un large tour du sujet.
Favoriser la prévention du vieillissement, limiter le recours à l’hospitalisation, adapter le cadre de vie, permettre le maintien à domicile, améliorer la formation des professionnels et des aidants familiaux, promouvoir une logique de guichet unique : nous sommes tous d’accord sur ces objectifs. Tous, nous défendons l’idée selon laquelle « le vieillissement est une chance […] et une opportunité pour la France ».
Néanmoins, la question du financement est pour l’instant laissée de côté. Elle est pourtant essentielle. L’enjeu, c’est de trouver 26 milliards d’euros !
Comment vieillir à domicile avec un handicap lourd si le financement des intervenants n’est pas assuré ? Comment entrer dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, si le reste à charge n’est plus compatible avec son niveau de retraite ?
Cette question est d’autant plus épineuse que le poids financier des allocations – l’allocation personnalisée d’autonomie, la prestation de compensation du handicap, l’aide sociale aux personnes âgées – repose de plus en plus sur les départements, en particulier sur les plus pauvres d’entre eux. Et ce poids va s’alourdir encore dans les années à venir, puisque votre gouvernement a décidé de réduire fortement les dotations de l’État aux collectivités territoriales.
Madame la ministre, ma question est simple : au-delà des bonnes intentions, que l’on ne peut que partager, comment comptez-vous apporter une réponse plus adaptée aux besoins des personnes âgées et pérenniser le financement des aides, sans détricoter le socle nécessaire de la solidarité nationale et inciter, comme on l’entend aujourd’hui, au recours à l’assurance privée ? Sur ce point essentiel, pouvez-vous nous donner les pistes de travail du Gouvernement ? §