Intervention de Jean-Pierre Plancade

Réunion du 5 octobre 2010 à 14h30
Réforme des retraites — Discussion d'un projet de loi en procédure accélérée

Photo de Jean-Pierre PlancadeJean-Pierre Plancade :

Or, vous en conviendrez, nous ne pouvons traiter réellement la question de la réforme des retraites sans nous demander dans quelle société nous voulons vivre. Voulons-nous une société solidaire, ou préférons-nous une société du chacun pour soi ? Pour traiter un tel problème, il est absolument indispensable d’avoir une vision dynamique de l’avenir.

En réalité, quelle est la position que vous défendez à travers ce projet de loi, monsieur le ministre ? Vous affirmez que, parce qu’il y a allongement de la vie, il faudra travailler plus longtemps et payer plus. C’est précisément cette vision du problème que nous contestons.

En effet, il est frappant de constater que cette réforme ne comporte aucune dimension sociétale, aucune réflexion sur les choix que chacun peut faire tout au long de sa vie active et lors de son entrée dans la période de retraite. On nous dit que l’on va reculer l’âge légal de la retraite et l’âge de la retraite sans décote, car l’allongement de la durée de vie est une réalité. Mais donne-t-on aux salariés qui le souhaitent la possibilité de travailler plus longtemps, éventuellement en les encourageant à l’aide de bonus ? Bien sûr que non ! Le mot d’ordre, c’est l’ouverture des droits à 62 ans et la retraite à taux plein à 67 ans. C’est une réforme couperet, sans appel !

En outre, et c’est le deuxième point extrêmement problématique de ce texte, la réforme que vous nous proposez, monsieur le ministre, n’est, au fond, guère plus qu’une solution comptable, qui ne s’inscrit pas dans la durée de la vie. Or le problème des retraites ne peut être traité uniquement sous l’angle comptable, même si cette dimension, bien entendu, est très importante.

C’est précisément pour cette raison que je parlais tout à l’heure de la « punition » que vous infligez aux Français. En effet, nous avons le sentiment que, à aucun moment, le Gouvernement ne s’est posé les questions suivantes : quels progrès a réalisés cette société depuis cinquante ans ? Qui doit en bénéficier ? Comment ? Dans quelles conditions ?

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