Intervention de Guy Fischer

Réunion du 5 octobre 2010 à 14h30
Réforme des retraites — Discussion d'un projet de loi en procédure accélérée

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

Vous affirmiez pourtant que cette réforme permettrait de couvrir l’intégralité des déficits de nos régimes de retraite, tels qu’ils sont prévus aujourd’hui pour 2020, et qu’elle est donc financée à 100 %. Nous savons qu’il n’en est rien ! D’ailleurs, un certain nombre d’orateurs, dont M. Vasselle et M. le rapporteur, ont déjà annoncé que 4 milliards d’euros manqueront encore après la réforme. Telle est la réalité !

L’allongement de la durée de cotisation aura immanquablement pour effet de rendre impossible l’accès à la retraite à 60 ans pour les femmes travaillant aujourd’hui à temps partiel subi, les femmes qui « galèrent », les femmes aux carrières incomplètes, les salariés âgés « virés » des entreprises, les salariés aux métiers pénibles, les chômeurs, les personnes en situation de handicap et les plus précaires.

Quant aux jeunes, ils subiront une double peine : une augmentation de la durée de leurs études et des difficultés croissantes pour obtenir un premier emploi à temps plein. Tout cela conduira à réduire le nombre de trimestres dont ils disposeront. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, la DREES, le nombre d’annuités validées avant l’âge de 30 ans ne cesse de diminuer au fil des générations. De 11, 2 pour la génération qui est née en 1950, il tombe à 7, 7 pour celle qui est née en 1974 !

Cette jeunesse, monsieur le ministre, contrairement à ce que vous ne cessez de dire, aura à supporter le poids de vos choix idéologiques. En effet, votre refus de taxer les revenus issus du capital et de créer une meilleure répartition des richesses entraînera de facto le transfert de la dette sociale vers les générations futures, sans oublier que celles-ci devront, en outre, supporter la dette contractée par leurs aînés pour financer leurs dépenses de santé.

C’est d’ailleurs ce que vous avez fait en décidant de détourner les ressources du Fonds de réserve des retraites. Jusqu’à il y a peu, vous nous répétiez pourtant que les ressources du FRR devaient servir à assumer les dépenses de retraites résultant du pic démographique, initialement présenté comme la justification de votre réforme.

Or, avec ce pillage organisé, ce véritable siphonage

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