L’intérêt de la discussion générale n’est pas de faire un cours théorique – même si nous ne partageons pas les mêmes convictions, tant s’en faut, nous connaissons tous le sujet –, mais de savoir jusqu’où nous pouvons aller, ensemble, dans ce débat.
Pour le groupe UMP, c’est très simple : il s’agit de reprendre un chantier ouvert voilà très longtemps, qui vise à assurer le maximum de solidarité à nos compatriotes au regard de l’âge qui vient.
Monsieur Fischer, vous avez cité le CNR et le général de Gaulle. Néanmoins, je pourrais vous rappeler que les retraites ouvrières et paysannes ont été votées en 1910, sur l’initiative d’un gouvernement de gauche modérée animé par Aristide Briand, et que la généralisation des assurances sociales a été présentée au Parlement en 1928 par l’un de mes prédécesseurs, le sénateur de la Meuse Raymond Poincaré.
Il s’agit donc d’une vieille affaire française, et si nous évoquions les retraites du secteur public – je parle sous le contrôle de M. le secrétaire d’État –, nous irions chercher plus loin encore, le régime général datant, me semble-t-il, de Louis XIV pour les officiers de la marine et de la fin du règne de Louis XVI pour les fonctionnaires – c’était en 1790, peu avant qu’on ne coupe la tête au roi.