Oui, leur enrôlement. C'est dire si le racolage est consubstantiel à la prostitution. Ce n'est pas le défendre que de dire cela. Lors de notre maraude à Paris avec Virginie Klès, nous avons vu les prostituées dans le froid à Barbès, à Belleville, ou sur les boulevards des Maréchaux. Mettons un terme à cette hypocrisie. L'urgence est d'abroger le délit de racolage, quitte à réexaminer la question dans le cadre de la grande loi promise par Mme Vallaud-Belkacem. La répression est une façon de voir le monde : la loi de 2003 en procède directement. Revenir à la situation antérieure à 2003 ne changerait rien sur le fond : les personnes prostituées arrêtées en possession de préservatifs se verront toujours accusées de racolage. En même temps, l'impasse est faite sur la propagation des maladies sexuellement transmissibles et du Sida en particulier. C'est de prévention dont nous avons besoin, en attendant d'élaborer la loi promise.