Madame Espagnac, vous constatez – mais faut-il pour autant, mesdames, messieurs les sénateurs, donner de la voix ? – la continuité dans la hausse du chômage depuis des mois, depuis des années.
Vous parliez de vingt-deux mois de hausse consécutive ; je me permettrai de vous corriger : il s’agit de cinquante-sept mois de hausse !
La réalité des choses – et c’est d’ailleurs ce qui fait la gravité de la situation pour nous tous –, c’est qu’il ne s’agit pas d’un chômage qui aurait augmenté au cours de ces derniers mois – c’eût été grave, mais pas trop – ; c’est un chômage qui, depuis mai 2008, a augmenté chaque mois, à une exception près.
Oui, mesdames, messieurs les sénateurs, chaque ministre du travail et de l’emploi a dû annoncer chaque mois depuis cinquante-sept mois une hausse du nombre des chômeurs.
Au-delà du chiffre – peut-on vraiment parler de record ? Quel beau record, en vérité !–, ce qu’il faut bien voir, c'est qu’aujourd'hui plus qu’autrefois de nombreux jeunes se retrouvent sans emploi et trop souvent sans formation et que les plus âgés sont poussés hors de l'entreprise et ont du mal à retrouver un emploi.