Il nous faut des chiffres précis et validés par les instances dirigeantes. C'est pourquoi nous avons besoin du soutien du CNC et du ministère. Il faut créer une prise de conscience et, chez les femmes, une prise de confiance : elles doivent être plus solidaires entre elles, cesser de s'autocensurer. Beaucoup de femmes, une fois parvenues à des postes de direction, ne s'entourent que d'hommes ; mais si elles choisissaient des femmes elles seraient taxées de favoritisme ! Rendre anonyme les dossiers de candidature ne serait pas efficace : dans le milieu du cinéma l'information circule très vite, et chacun sait quel film est préparé par qui. Reine Prat a récemment fait part de sa consternation face à cette situation qui n'a pas évolué, allant jusqu'à soulever la question des quotas. Le Swedish Film Institute en a mis en place en 2010, avec pour objectif d'atteindre la parité en 2015 : c'est une expérience à suivre attentivement, même si elle semble impossible à mettre en place en France. Nous allons, si nous obtenons suffisamment de subventions, organiser des manifestations collectives autour des femmes du secteur : soirées de projection, ateliers, mais aussi un fonds de soutien et un prix diversité.