Intervention de Claire Gibault

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 4 avril 2013 : 1ère réunion
Femmes dans le secteur de la culture — Audition de Mme Claire Gibault directrice du paris mozart orchestra vice-présidente de la section culture-éducation du conseil économique social et environnemental cese ancienne députée européenne

Claire Gibault, social et environnemental (CESE), ancienne députée européenne :

J'ai dirigé l'Orchestre national des Pays de la Loire l'année dernière en tant que chef invité. Les répétitions se passaient très bien, les musiciens étaient très sympathiques, mais ils ne me saluaient pas en coulisse, car leur culture leur interdit de « pactiser avec le chef » ! Claudio Abbado, pourtant membre du parti communiste italien, dit ne plus supporter les orchestres syndiqués, qui comptent littéralement leurs heures, sinon leurs minutes et jouent en regardant leurs montres. C'est la raison pour laquelle il ne travaille plus guère en France. Quand vous avez goûté aux formations qui ne travaillent que par passion, il est difficile de revenir travailler avec des orchestres institutionnels qui jouent comme des fonctionnaires.

Nous sommes prêts à faire changer les choses à une plus large échelle. Nous sommes par exemple sensibles aux différences de salaires inacceptables qui existent entre les chefs et les musiciens. Un musicien super soliste ne gagne à l'Opéra Bastille que 100 euros pour trois heures, alors qu'il n'est pas un seul chef qui gagne moins de 15 000 à 20 000 euros en une soirée ! Les musiciens ne sont pas reconnus à la hauteur de leurs compétences. Au Paris Mozart Orchestra, nous travaillons ensemble à la programmation, aux recrutements ; malgré la faiblesse de nos moyens, nous sommes le seul orchestre à rembourser la garde d'enfants aux heures où nous travaillons, le soir et le week-end.

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