Intervention de Charles Revet

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 10 avril 2013 : 1ère réunion
Schéma national des infrastructures de transport snit — Audition de M. Philippe duRon président de la commission « mobilité 21 »

Photo de Charles RevetCharles Revet :

Vous avez dit que vous ne dévoilerez pas d'avance votre classement des projets. Je ne vous interrogerai donc pas sur le sort de la LGV Paris-Normandie... J'aimerais avoir des précisions sur le périmètre de votre mission. Parlez-vous des projets déjà engagés ? Il y a quelques années, nous avions auditionné le président de la SNCF, qui était convenu que nos grands ports maritimes ne sont rien sans des moyens de desserte en amont et en aval. Je lui avais demandé s'il était possible d'utiliser les LGV la nuit pour faire du transport de fret. Il m'avait répondu que ce n'était pas possible, même si je n'ai pas trop compris si c'était une question de largeur des voies ou d'indisponibilité en raison des nécessités de l'entretien. Je pense qu'il devrait être possible de faire passer des groupements de trains à certaines heures. C'est une question d'organisation du travail. Mon sentiment est que chacun prêche pour sa chapelle. Comptez-vous explorer cette question ?

Je prends un autre exemple. Nous avons reçu il y a quelques mois au Havre le plus gros porte-conteneurs du monde, le Marco Polo, que seuls Le Havre et Rotterdam peuvent accueillir en Europe. C'est une opportunité extraordinaire, puisque cela nous donne un temps d'avance sur Anvers et Hambourg, qui, bien que très réactifs, vont mettre trois ou quatre ans à faire les travaux nécessaires pour l'accueillir à leur tour. Or, il nous manque encore la liaison via Gisors, dont le coût est de 200 millions, et le port de service dont le coût est de 100 millions, soit un coût total estimé à 300 millions d'euros. Si nous ne sommes pas capables de mettre cette somme sur la table pour assurer la compétitivité de notre principal port maritime, et donc de toute la région, c'est à désespérer. Votre mission va-t-elle explorer ces cas, citer des exemples précis ? Je crois qu'il faudrait secouer un peu le « panier de crabes » de ceux qui prétendent posséder la science infuse.

Enfin, je voudrais faire une observation concernant la dévolution des travaux pour les grands projets. Les administrations n'ont pas le monopole de l'ingénierie. Les grandes entreprises ont aussi des personnels qualifiés pour faire des études. On gagnerait du temps et de l'argent en y recourant davantage.

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