A mon tour de me joindre aux hommages, Monsieur Duron, tout en me demandant si votre rapport, une fois publié, fera une telle unanimité...
Que cherche-t-on à faire avec le schéma national ? A répondre aux enjeux de mobilité rapide, de compétitivité économique, d'aménagement du territoire - alors même que les investissements paraissent se concentrer là où les infrastructures sont déjà les plus nombreuses -, et aux enjeux du Grenelle, au premier chef le report du fret routier sur le rail.
Or, avec les moyens impartis, on pourra financer seulement ce qui est déjà engagé, guère plus. Dans ces conditions, il faut bien trouver de nouveaux flux financiers, c'est la principale difficulté, on le voit avec l'écotaxe poids lourds : elle est repoussée à cet automne, mais sera-t-elle au moins confirmée ?
Pourtant, des projets peuvent s'autofinancer et parvenir à la rentabilité, si l'État les accompagne par des mesures réglementaires. Je pense en particulier à de grandes autoroutes ferroviaires traversant le territoire national, par exemple entre le Luxembourg et l'Espagne : nous en changerions la viabilité économique si les trafics de transit étaient obligés de les emprunter.
Une fois que les projets déjà engagés auront été confirmés, il ne restera pas beaucoup de moyens. Il nous faudrait alors prioriser les projets qui servent au plus grand nombre, par exemple le barreau de l'Essonne qui, en permettant le contournement sud de l'Ile-de-France, ferait gagner du temps à un très grand nombre de voyageurs.
Je crois utile, ensuite, de donner un signal en direction du fret, par des projets relativement peu onéreux, je pense par exemple à la liaison entre Lorient et Saint-Brieuc, où des pondéreux comme du sable sont transportés : par ces opérations, nous encouragerions la culture du fret, nous fixerions un horizon tangible à la relance du fret, ce qui est un enjeu stratégique national, et les collectivités locales trouveraient naturellement leur place dans de tels projets.
L'occasion n'est pas si fréquente pour que je la taise : je suis en parfait accord avec Rémy Pointerau pour prendre en compte l'adhésion des populations locales au projet, et lorsqu'un équipement déclenche une hostilité constante et massive, il faut bien en tenir compte !