Intervention de Jean-Louis Carrère

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 avril 2013 : 1ère réunion
Echange de vues avec une délégation du parlement afghan

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère, président :

Nous avons le plaisir d'accueillir une délégation de la Wolesi Jirga conduite par M. Mirdad Nijrabi, député de la Kapisa, président de la commission des affaires de sécurité. Je vous souhaite, au nom de notre commission, une très chaleureuse bienvenue.

J'observe que, dans votre délégation, il y a également Madame Aimaque, qui est députée de Kaboul et donc de la région de Surobi. Nous avons donc là des élus des territoires qui ont été le lieu d'intervention de la force La Fayette jusqu'en novembre dernier et où notre pôle de développement continue à concentrer son action.

Cet échange de vues s'inscrit dans le suivi très attentif que notre commission fait de l'évolution de la situation en l'Afghanistan, pays, je le rappelle, avec lequel nous sommes liés, non seulement par les liens du sang, par les sacrifices que nous avons mutuellement consentis, par ceux de l'amitié, mais aussi par un intérêt profond puisque nous sommes persuadés que nous devons contribuer collectivement à ce que l'Afghanistan soit une terre de stabilité et ne constitue pas une menace de déséquilibre pour le monde et pour sa région. C'est tout le sens de notre engagement, depuis plus de dix ans, qui se concrétise aujourd'hui par la mise en oeuvre du traité d'amitié et de coopération.

Avant de vous passer la parole pour nous faire part de votre analyse de la situation politique et sécuritaire dans votre pays et de ses relations avec ses voisins, en particulier naturellement le Pakistan, je voulais vous faire part de quelques préoccupations que nous avons, nous qui suivons attentivement l'évolution de la situation en Afghanistan.

Après plus de 10 ans d'intervention de la communauté internationale, la situation militaire et sécuritaire reste fragile. Malgré d'indéniables succès, l'insurrection fait preuve d'une remarquable résilience et maintient dans le pays un niveau élevé d'insécurité. Cela est naturellement préoccupant pour l'avenir.

Alors que le retrait des troupes occidentales se poursuit, l'accent est mis sur la formation de l'armée nationale afghane et des forces de sécurité en général auxquelles la coalition passe le témoin. Cette montée en puissance indispensable des forces de sécurité afghane constitue bien évidemment la condition essentielle du bon déroulé de l'ensemble du processus militaire et politique qui marquera l'année 2014. Vous nous donnerez votre appréciation sur les conditions de ce transfert de responsabilité.

S'agissant des forces françaises, le dispositif de retrait a été réalisé aujourd'hui à 80 % et nos effectifs sont passés de 2 000 hommes à 1 000, chiffre qui devrait être encore divisé par deux d'ici le mois de juillet prochain.

L'année 2014 va également être marquée par les élections présidentielles ainsi que par la réforme électorale qui sera mise en oeuvre. Or nous ne pouvons que constater qu'aujourd'hui encore, ni le registre électoral, ni le cadre législatif, ni les mécanismes de financement, ni le plan opérationnel de la commission électorale indépendante, ni le projet de l'ONU pour soutenir celui-ci, ne sont en place. Vos analyses, en tant que responsable politique, de ce processus seront pour nous particulièrement intéressantes.

Enfin, vous pourrez nous dire où en est le processus de réconciliation et quel rôle joue votre voisin pakistanais dans ses négociations. Lors du dernier déplacement que j'ai effectué en Afghanistan avec le ministre de la défense, Gérard longuet, le Président Karzaï nous avait indiqué que seuls les Afghans étaient susceptibles de résoudre leurs problèmes internes sans une aide extérieure. Je souhaite vivement que vous puissiez résoudre ses problèmes et développer votre pays dans la liberté.

Monsieur le président, Madame et Messieurs les parlementaires, je vous passe la parole.

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