Intervention de Dominique Lefebvre

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 9 avril 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Dominique Lefebvre député co-auteur du rapport au premier ministre « dynamiser l'épargne financière des ménages pour financer l'investissement et la compétitivité »

Dominique Lefebvre, député :

Oui, et qui nous dit que les discussions communautaires n'ont pas été menées correctement. Une réglementation européenne inspirée de principes anglo-saxons s'applique désormais au système français. De même, culturellement, l'immobilier n'a pas le même statut en France, au Royaume-Uni et en Espagne. Les comportements sont donc différents.

L'épargne financière en France correspond à des attentes spécifiques des Français. Attentes diverses : le chef d'entreprise veut rester maître dans son entreprise, les ménages veulent des placements liquides et peu risqués. Certains tiennent un discours en faveur de la désintermédiation. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, estime que la crise empêche les intermédiaires de faire correctement leur métier et qu'il conviendrait par conséquent d'aller vers davantage de désintermédiation. Ne serait-ce pas brûler les étapes, quand on ne sait même pas faire fonctionner l'intermédiation ?

L'alternative qui figure dans notre rapport est la suivante. Il est exclu de distinguer entre riches et pauvres, mais peut-être pourrions-nous imposer une durée plus longue aux plus gros contrats ? Cela aurait pour effet d'augmenter la capacité de placement. Reste que j'ai été très étonné d'entendre les assureurs affirmer, lors de la présentation du rapport à la FFSA, qu'ils ne trouvent pas suffisamment d'entreprises de croissance rentables ! Régler la question des normes prudentielles leur ôterait tout prétexte en faveur d'une gestion sans risque, mais il faut aussi qu'elles engagent le dialogue avec les fonds d'investissement. Les professionnels doivent aller chercher le rendement : s'ils continuent de n'offrir que des rendements à peine supérieur au livret A, le système ne fonctionnera pas. Comment font les fonds anglo-saxons pour dégager des niveaux de rentabilité de 8 à 10 % quand ils investissent dans des sociétés françaises ?

En conclusion, encore une fois, du fait de notre système de retraite par répartition, c'est l'assurance-vie qui joue dans notre pays le rôle des fonds de pension. C'est donc sur le levier qu'il faut agir en priorité.

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