S'agissant de la publicité des jeux et de la protection des jeunes, nous respectons scrupuleusement les règlements du CSA. Nous nous soumettons en outre au contrôle de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), qui valide nos campagnes. Celles-ci sont toujours généralistes, jamais ciblées sur les jeunes publics. Nous avons les mêmes chiffres que vous sur le profil du joueur moyen, qui indique l'absence de prévalence de jeu excessif chez les jeunes. Nous savons bien que la consommation Internet des jeunes se réduit essentiellement aux réseaux sociaux.
J'ajoute que l'addiction n'est pas toujours corrélée au montant des mises. Certains se divertissent en pariant tous les jours, après une analyse scientifique des courses, deux euros sur un quinté, comme d'autres boursicotent. L'addiction se définit par d'autres critères, comme l'impact qu'elle a sur la vie privée des personnes.
Un mot sur la fraude sportive : les exemples que vous citez se trouvent en dehors du marché numérique régulé par l'Arjel. Le match de handball mentionné a fait l'objet de paris dans le réseau physique de la Française des Jeux ; quant à l'enquête d'Europol, elle n'a concerné que des opérateurs et des matchs étrangers. Cela ne doit toutefois pas nous faire baisser la garde.
Je partage les analyses de M. Vilotte en matière de suivi des mises. Nous surveillons activement les concentrations anormales d'enjeux, y compris dans notre réseau physique. Nous pratiquons en outre une surveillance financière importante de nos points de vente.
Avec M. Vilotte, nous avons beaucoup débattu de la décision des organisateurs d'événements sportifs et des fédérations de réduire l'éventail des événements offerts au pari notamment pour ce qui concerne les matchs sans enjeu sportif réel. Par exemple, un seul des sept des matchs de la prochaine journée du Top 14 pourra faire l'objet de paris ce qui est quand même très restrictif. Nous acceptons ces décisions, mais croyons davantage dans le succès du suivi, qui passe par la création de cette plateforme d'échange qui permettra de relier la fraude internationale à ce qui se passe en France.
Le droit au pari est reversé aux fédérations, qui ensuite en font ce qu'elles veulent. Certaines financent des systèmes de lutte contre la fraude, mais il n'y a pas de lien direct entre les deux.
Les profits du PMU sont reversés intégralement à la filière hippique et aux 16 000 buralistes qu'il fait vivre. Ce réseau est fragile mais bien vivant, puisqu'un nouveau point de vente s'ouvre chaque jour. Notre métier est d'en livrer le plus possible : nous ambitionnons de conquérir de nouvelles clientèles et de développer notre offre de jeux récréatifs respectueux des règles et de la protection des consommateurs. Notre réflexion stratégique « PMU 2020 » part de l'idée que le pari hippique n'est pas mort. Nous espérons partir davantage à l'export et à l'international, afin d'apporter en retour des ressources nouvelles à la filière hippique.