Intervention de Gérard Roche

Commission des affaires sociales — Réunion du 24 avril 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Pierre Boissier chef de l'inspection générale des affaires sociales Mme Claire Scotton inspectrice des affaires sociales M. Hubert Garrigue-guyonnaud conseiller général des établissements de santé sur le rapport de l'inspection générale des affaires sociales consacré à l'hôpital et de M. Edouard Couty président du comité de pilotage du « pacte de confiance pour l'hôpital »

Photo de Gérard RocheGérard Roche :

En matière de santé publique, il est toujours difficile de concilier les objectifs contradictoires poursuivis par ceux qui exercent la médecine et ceux qui en assument le coût.

Pour ma part, je ne comprends pas en quoi l'obligation d'installation imposée aux médecins constituerait un sujet tabou. J'ai été très choqué par les manifestations des étudiants sur cette question dans la mesure où ceux-ci ont une dette envers l'Etat qui finance leur formation. J'ajoute que 25 % seulement des étudiants en médecine intègrent finalement un établissement à l'issue de leur cursus.

Il est certes regrettable que les élus aient perdu tout pouvoir au sein des conseils de surveillance des établissements publics de santé. Il faut toutefois reconnaitre que le comportement de certains d'entre eux a provoqué des situations ingérables justifiant sans doute le souhait de l'Etat de les marginaliser dans les instances de direction.

L'augmentation des tensions au sein des établissements hospitaliers tient d'abord à la transformation des métiers médicaux dont la dimension humaine a laissé progressivement la place aux aspects techniques. Elle est également liée à l'arrivée des médecins intérimaires qui contribuent au développement d'un climat de défiance dans les services. Elle résulte enfin de la mise en place des 35 heures qui ont profondément perturbé l'organisation des établissements, car aucun moyen n'était prévu pour recruter du personnel.

Je souhaite également m'associer aux propos de M. Garrigue-Guyonnaud concernant la nécessité de consacrer les lits des hôpitaux de proximité aux missions qui ne sont pas exercées par les établissements disposant de plateaux techniques performants. La nécessaire complémentarité entre établissements doit conduire les hôpitaux locaux à concentrer leurs capacités d'accueil sur le moyen séjour, la rééducation ou l'accueil des personnes âgées. Ceux d'entre eux qui ne sauront pas s'adapter à ces évolutions seront appelés à disparaitre.

Je voudrais conclure mon propos par une question. Comptez tenu de la situation financière de l'assurance maladie, compte tenu de la crise économique qui risque de provoquer des défauts de complémentaires santé chez de nombreux patients, pensez-vous qu'il y aura longtemps une place pour une hospitalisation publique et privée dans ce pays ?

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