Mes propos seront proches de ce que j'avais déclaré lors de l'audition de Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances, et Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget, le 17 avril dernier, à savoir que la parole de la France doit être crédible, surtout vis-à-vis des institutions européennes et des autres Etats membres. Je ne comprends toujours pas pourquoi ce programme de stabilité indique que la conjoncture est en voie d'amélioration. Sur quels fondements cette affirmation repose-t-elle ? Cela me semble être une énormité. Je remarque que le Gouvernement n'est pas prudent dans ses hypothèses et qu'il choisit de ne pas suivre l'avis du Haut Conseil des finances publiques. Je note qu'allouer 782 000 euros de crédits à ce Haut Conseil paraît inutile si cet organe ne sert à rien. Peut-être que le Gouvernement est trop ambitieux dans sa trajectoire de réduction du déficit public et qu'il serait plus prudent de « se donner de la marge » en demandant des délais plus longs pour revenir à l'équilibre, et ce afin de renforcer notre crédibilité.
Je m'interroge, de plus, sur l'origine des efforts à fournir, issus à 70 % d'efforts en matière de dépenses, soit 14 milliards d'euros, les 30 % restants résultant d'une hausse des recettes. Cette proposition représente une escroquerie intellectuelle puisqu'il n'y a pas réellement de réduction de la dépense publique mais une simple stabilisation. Seules les collectivités territoriales vont devoir réellement réduire leurs dépenses, ce n'est pas le cas de l'Etat. Pour ma part, j'estime que l'impact sur le PIB est plus important lorsqu'on alourdit les prélèvements obligatoires que lorsqu'on réduit le niveau des dépenses publiques improductives.