Intervention de Hélène Conway-Mouret

Réunion du 25 avril 2013 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation au mali et en libye

Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée des Français de l'étranger :

Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, je remercie M. del Picchia de sa question, qui me permet de vous confirmer que la sécurité de nos ressortissants à l’étranger est un objectif prioritaire pour le ministère des affaires étrangères. C’est une question que nous traitons avec sérénité et responsabilité.

Laurent Fabius est parti à Tripoli immédiatement après l’annonce de l’attentat pour apporter le soutien du Gouvernement aux deux gendarmes blessés, dont l’un grièvement ; ils ont, depuis, été rapatriés en France. Le ministre s’est rendu sur place pour exprimer notre solidarité à nos agents consulaires, qui accomplissent un travail remarquable, ainsi qu’à la communauté française en Libye – une petite communauté puisqu’elle ne compte qu’environ 300 personnes. Il a veillé à ce que les mesures nécessaires soient prises pour que la sécurité de nos ressortissants en Libye soit renforcée.

Ces compatriotes participent à la reconstruction de la Libye ; ils y promeuvent nos intérêts, mais aussi nos valeurs. Nous devons les protéger.

Les mesures de sécurité étaient déjà très importantes avant l’attentat, je peux en témoigner. Des décisions immédiates ont été prises pour les renforcer encore. C’est ainsi que les différentes implantations françaises, c’est-à-dire l’école, l’institut, le service et la mission économique, ont été fermées. Par ailleurs, comme M. del Picchia l’a signalé, un groupe du GIGN a été déployé à la résidence de l’ambassade, où la chancellerie a été rapatriée. En outre, il a été demandé à nos ressortissants de ne pas sortir en attendant de nouvelles instructions. Ils reçoivent quotidiennement des consignes venant du poste.

Si la France a été prise pour cible par cet acte terroriste, ce sont aussi les Libyens qui en sont victimes. Plus que jamais, la France est déterminée à accompagner la Libye sur le chemin de la stabilité. Le 12 février dernier, Laurent Fabius a présidé une conférence au Quai d’Orsay pour mobiliser la communauté internationale. Nous avons notamment prévu de former près de 3 000 policiers libyens, et une mission européenne devrait arriver sur place au mois de juin.

Ces actes isolés et barbares sont le fait d’extrémistes qui bafouent les idéaux des révolutions arabes. Avec les Libyens et tous les peuples qui luttent pour leur liberté, nous resterons fidèles à ces idéaux.

L’attentat de Tripoli n’a pas été revendiqué. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées : tentative de déstabilisation interne ou représailles à la suite de l’action de la France contre le terrorisme, notamment au Mali.

Quoi qu’il en soit, mesdames, messieurs les sénateurs, soyez certains que nous ne céderons jamais à la violence. Les auteurs de ces actes seront retrouvés, où qu’ils se cachent ; ils seront jugés et punis. L’enquête a commencé à Paris et à Tripoli, avec la nomination d’un juge antiterroriste. Les autorités libyennes nous apportent tout leur soutien et nous les en remercions !

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