Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens tout d’abord à excuser mon excellent collègue et ami Frédéric Cuvillier, ministre délégué auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche, qui accompagne aujourd’hui le Président de la République en Chine. Chacun comprendra, je n’en doute pas, les raisons de son absence, compte tenu de l’importance pour l’économie française de l’industrie des transports et du marché chinois pour celle-ci.
Vous connaissez son implication, sa compétence et son intérêt marqué pour la pêche et la mer en général. Je l’ai croisé lundi dernier à Luxembourg, où il participait à un nouveau tour de table sur la réforme de la politique commune de la pêche, la PCP, tandis que je me rendais au conseil Affaires générales et au conseil Affaires étrangères. Dans la mesure où l’initiative de M. Jean-Claude Merceron visait à provoquer un débat européen sur la PCP, il me semble que j’ai toute légitimité, en tant que ministre chargé des affaires européennes, pour être le porte-parole de mon collègue.
Frédéric Cuvillier avait eu l’occasion d’échanger longuement avec vous, mesdames, messieurs les sénateurs, le 12 juillet dernier, dans le cadre d’un débat portant sur la réforme de la politique commune de la pêche. L’intérêt du Sénat pour ce sujet est connu. Le rapport de M. Cléach, à la fin de l’année 2008, est d’ailleurs une des illustrations de cet intérêt.
Vous avez constitué un groupe de travail, il y a de cela un an, dans lequel des sénatrices et sénateurs de sensibilités politiques différentes et de commissions diverses avaient travaillé ensemble, comme c’est souvent le cas dans cette assemblée, pour définir la position du Sénat sur ce sujet essentiel pour la pêche française.
Ce travail avait abouti à l’adoption à l’unanimité, plusieurs d’entre vous l’ont rappelé, de deux propositions de résolutions européennes, l’une sur la réforme elle-même, l’autre sur ses incidences sur la pêche dans les zones ultramarines. Le Gouvernement s’en était d’ailleurs félicité.
En tant que membre du Gouvernement, je tiens à dire ici tout l’intérêt que celui-ci attache à une telle implication des parlementaires, notamment des sénateurs, alors qu’il s’agit d’une politique très largement communautarisée.
La pêche constitue une activité économique importante et structurante pour notre littoral. L’un d’entre vous a parlé du « plus beau métier du monde », tandis qu’un autre orateur me rappelait que nous accueillions, voilà peu, quelques apprentis ayant choisi de vivre une grande partie de leur vie sur un bateau.
Cette activité a engendré en 2010 plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires et représente plus de 90 000 emplois directs et induits. Je prends le risque de citer ces chiffres devant les spécialistes, bretons, vendéens ou martiniquais, que vous êtes. Heureusement, il y a ici quelques continentaux…