A l'interpellation critique d'Hugues de Jouvenel sur les travaux menés au sujet des retraites, je répondrai que les scénarios utilisés étaient effectivement trop optimistes. Le choix a été opéré en vue de favoriser l'action. La réforme devait emporter l'adhésion de la population, des partenaires sociaux et pour cela, il fallait montrer que les techniciens ne peignaient pas un tableau trop noir. Je rappelle que nous avons entrepris - Michel Rocard le premier, moi ensuite, le COR enfin - de réformer un système de retraites qui convenait alors à tous, qui avait réduit la pauvreté des personnes âgées et aplani les écarts de revenus entre populations active et retraitée. Si les scénarios présentés avaient été trop pessimistes, leur force de conviction se serait révélée moins forte. Au final, la réforme a été menée et la France n'est plus en retard sur ce point en comparaison des autres pays développés.