Intervention de Danielle Michel

Réunion du 21 mai 2013 à 21h45
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Photo de Danielle MichelDanielle Michel :

Monsieur le président, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, cette semaine, nous débattons, au-delà même de ce texte, d’une politique : celle qui fait de l’avenir de notre jeunesse la priorité, celle qui fait de la refondation de l’école de la République un préalable nécessaire, parce qu’il ne saurait y avoir de sursaut économique et social sans renouveau de notre système éducatif, l’école étant, comme l’a rappelé François Hollande, « le lieu même où se prépare la France de demain ».

Or, ces dernières années, des moyens considérables lui ont été retirés, la déstabilisant dans ses fondations et dans ses fondamentaux, sans que l’on se soucie du sort des « vaincus ».

Notre dette éducative est immense. Comme l’ont rappelé mes collègues, trop de jeunes sortent du système scolaire sans qualification, trop d’enfants entrant au collège sont déjà en difficulté. Au final, un jeune sur quatre ne trouve pas d’emploi. Cette dette est d’autant plus insupportable que l’école est devenue le lieu de la reproduction presque automatique des inégalités sociales en inégalités scolaires.

Alors, afin que vive la belle promesse d’égalité, il convient de consolider durablement ce pilier de la République et de repenser l’école de demain, de lui donner un sens.

Redonner un sens, c’est avant tout fixer un cap et réaffirmer nos valeurs communes. Dans cet esprit, monsieur le ministre, vous fixez des objectifs clairs et ambitieux : tous les élèves devront maîtriser les instruments fondamentaux de la connaissance en fin d’école primaire ; l’écart de maîtrise des compétences entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres devra être sensiblement réduit, tout comme le nombre d’élèves sortant du système éducatif sans qualification.

Dans cette perspective, notre commission a voulu inscrire la mission de démocratisation de notre système public d’éducation non seulement dans le corps de la loi, mais bien au fronton de celle-ci. Sur proposition de Mme la rapporteur, dont je salue l’ampleur du travail, un nouvel article 3A assigne à l’éducation nationale la mission de lutter contre les inégalités et fixe un objectif de mixité sociale.

Mais redonner du sens, c’est bien entendu commencer par le début : par la priorité accordée à l’école primaire, grande sacrifiée de ces dernières années, par la reconnaissance et le renforcement de l’école maternelle, qui représente le lieu privilégié de prévention de l’échec scolaire, par la création de 60 000 postes, dont la majeure partie seront affectés au premier degré, là où les besoins sont les plus criants. Commencer par le début, c’est aussi rétablir une formation des enseignants, avec la création des écoles supérieures du professorat et de l’éducation et le retour de l’année de stage.

Redonner du sens, c’est également mieux reconnaître et mieux définir le rôle des partenaires de l’école. L’école se construit avec les parents d’élèves – notre commission s’est attachée à le rappeler –, avec les collectivités territoriales et, plus généralement, par le dialogue et la coopération entre toutes les parties prenantes. Un amendement du groupe socialiste est ainsi venu mentionner les associations éducatives complémentaires comme membres de la communauté éducative.

Ce partenariat, cette complémentarité vont prendre toute leur dimension avec la réorganisation de la semaine sur cinq jours. Cette mesure est délicate à mettre en œuvre, mais une telle organisation est mieux adaptée au rythme de l’enfant et nécessaire au bon fonctionnement d’un système que l’on essaie de rebâtir. À ce sujet, je ne résiste pas, monsieur le ministre, au plaisir de vous dire que, dans le département des Landes, nous serons de bons élèves : plus de 70 % des communes mettront en place la semaine de cinq jours en 2013.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion