Intervention de Laurence Cohen

Réunion du 23 mai 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 16

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Il s’agit d’un amendement de repli : à défaut de suppression de l'article 16, nous souhaitons introduire dans le projet de loi la notion de continuité du service public de l'éducation et sa garantie par l'État.

Si la région a un pouvoir accru en matière de formation professionnelle, alors nous souhaitons a minima que l'État, seul à même de garantir la continuité du service public de l'éducation sur l'ensemble du territoire national, puisse s'opposer aux décisions régionales qui contreviendraient à ce principe.

Ainsi, nous conservons bien le renforcement du rôle de la région voulu par cet article. Il y est donc toujours précisé que c’est la région qui élabore le contrat de plan régional de développement des formations professionnelles et qui arrête la carte des formations professionnelles initiales du territoire régional. Simplement, elle le fait dans le respect des décisions des autorités de l’État, qui conservent le pouvoir de s’opposer à cette carte si cette dernière ne respecte pas le principe de continuité du service public de l’éducation.

Je rappelle que la continuité du service public est l’un des trois grands principes sur lequel se fonde le service public, avec ceux d’égalité devant le service public et de neutralité. C’est un principe auquel le Conseil constitutionnel a donné une valeur constitutionnelle dès 1979 et qui permet au service public d’intérêt général de fonctionner de manière continue et régulière, sans interruption.

Il ne devrait donc pas y avoir d’obstacle majeur à l’introduction de ce principe dans la loi. Il est vrai que cela n’a pas empêché ce projet de loi de supprimer la référence à ce principe à l’article 17 du projet de loi…

L’article L. 214-13 détaille le contrat de plan régional des formations professionnelles et la convention d’application. L’article 17, dont nous aurons l’occasion de reparler plus tard, supprime la référence à la continuité du service public dans la convention d’application. Jusqu’alors, si la convention d’application du contrat de plan des formations professionnelles ne fait pas l’objet d’un accord entre l’État et la région, la loi prévoit que les autorités de l’État prennent les décisions nécessaires à la continuité du service public de l’éducation.

Nous entendons donc rétablir cette notion, et partant, le rôle des autorités de l’État concernant ce dernier non plus au niveau de la convention, mais au niveau de la définition de la carte professionnelle par la région.

Telle est la philosophie de notre amendement.

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