J’apprécie beaucoup la qualité de ce débat parlementaire. Quand on fera le compte, à la fin de celui-ci, on verra que jamais autant d’amendements n’ont été acceptés dans un projet de loi de cette importance par une majorité politique.
Par conséquent, je n’accepte pas, monsieur Legendre, que vous utilisiez un argument qui va contre l’évidence même de ce que nous faisons. Pour la première fois dans l’histoire de l’évaluation du système éducatif, des parlementaires – sénateurs et députés – auront leur mot à dire.
Je vous rappelle que la précédente majorité non seulement avait supprimé le Conseil supérieur des programmes, mais avait confié toutes les évaluations à une direction administrative. J’indique, d’ailleurs, que cette direction, la direction générale de l’enseignement scolaire, n’était pas l’administration de l’éducation nationale compétente pour le faire ; si j’en juge par vos propositions, monsieur Legendre, vous semblez pourtant en avoir la nostalgie. La direction de l’évaluation, elle, qui comprend des fonctionnaires qualifiés pour cette tâche, liés à l’INSEE et à notre ministère, avait été mise de côté.
Notre démarche va donc dans le sens inverse de ce qui a été fait auparavant. Nous souhaitons rendre une évaluation indépendante au système de l’éducation nationale, et nous visons le même objectif depuis le début : il faut, à tout prix, que tout le monde soit parfaitement informé de ce qui se passe dans l’éducation nationale.
Je vous le rappelle, mesdames, messieurs les sénateurs, les évaluations, telles qu’elles étaient pratiquées, ne procédaient même pas par échantillonnage. Elles étaient la risée de tous les scientifiques, dans le monde entier, et nous les avons donc suspendues.