Cette question de l’éducation au numérique est très importante. Or elle est largement abordée sous l’angle des risques, de la protection, alors que les jeunes appréhendent l’outil numérique de manière essentiellement positive, avec allant et dynamisme. En face, l’adulte et l’institution n’en parlent que pour les mettre en garde contre tel ou tel comportement, dangereux ou irresponsable...
Certes, nous avons aussi ce rôle à jouer, mais le fait d’appréhender cette question sous ce seul angle pose problème. Je préfère que l’on parle de droits et de devoirs, plutôt que de réduire le débat au respect de la propriété intellectuelle et de la vie privée, même s’il convient, bien sûr, de les mentionner. À cet égard, les choses sont plus claires dans l’article modifié par l’amendement du Gouvernement.
L’amendement n° 118 de Mme Gonthier-Maurin vise, selon une démarche plus positive et plus ample, proche de ma propre vision, à élargir la réflexion sur l’utilisation du numérique à l’éducation à la citoyenneté, afin de permettre aux élèves d’acquérir, grâce à cet outil, en quelque sorte un « surplus de citoyenneté ». Toutefois, notre collègue limite le champ de l’amendement à la culture scientifique et à la connaissance de l’algorithme, ce qui constitue une restriction énorme.
Mieux vaut en rester aux droits et aux devoirs, en expliquant aux élèves comment chercher les connaissances, aborder les informations avec un esprit critique, les trier, mais aussi, au travers de la culture scientifique, comment maîtriser la manière dont les échanges se font.
Alors qu’elle avait la volonté d’élargir ce champ d’application, intention tout à fait louable, notre collègue Brigitte Gonthier-Maurin l’a finalement restreint à un seul aspect. Lors d’une précédente explication de vote, elle pourtant évoqué bien d’autres points...
Je propose donc que nous en restions, comme le propose le Gouvernement, aux droits et aux devoirs, dont les questions de la propriété intellectuelle et du respect de la vie privée ne constituent qu’un aspect. À cet égard, la nouvelle rédaction de l’amendement du Gouvernement paraît satisfaisante.
Je pense donc que Mme Gonthier-Maurin devrait, si j’ai bien compris l’esprit de son amendement, le retirer au bénéfice de celui du Gouvernement.