Intervention de Maryvonne Blondin

Réunion du 23 mai 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 27 bis

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

Je crois comprendre que, sur toutes les travées de notre assemblée, se manifeste un très grand intérêt pour ce patrimoine des langues de France, qu’il nous faut conserver.

L’article 27 bis, tel qu’il a été introduit par l’Assemblée nationale, imposait une autorisation préalable des parents ou des élèves majeurs avant tout recours aux langues régionales par les enseignants : cela a provoqué beaucoup d’émoi et même de colère dans nos territoires. Le maintien de cette rédaction aurait constitué un grave recul pour la place et l’enseignement des langues régionales dans notre pays, en instaurant des conditions encore plus restrictives que celles qu’avait fixées de la loi Deixonne de 1951.

Fort heureusement, en accord avec les signes positifs que vous nous avez donnés, monsieur le ministre, notre commission a corrigé cet article malencontreux en supprimant l’accord parental préalable et en élargissant aux enseignants du second degré la possibilité de recourir aux langues régionales.

En outre, alors que l’article 27 bis adopté par l’Assemblée nationale réduisait le recours aux langues régionales au seul cadre de l’enseignement de la langue française, l’adoption de notre amendement permettra de prendre en compte leur apport dans toutes les disciplines.

À travers cette démarche, nous avons souhaité redonner toute leur place aux langues régionales dans la refondation de l’école, en facilitant leur utilisation par les enseignants et en les considérant comme de réelles ressources pédagogiques.

Cet amendement vise donc à réécrire l’article L. 312-10 du code de l’éducation afin de tenir compte de cette reconnaissance. Ainsi complété, cet article détaillera les différentes modalités d’enseignement des langues régionales, mais aussi d’enseignement en langue régionale. Il prévoit en effet un enseignement de la langue et de la culture régionales, ainsi qu’un enseignement bilingue, en langue française et en langue régionale.

Ce dernier point constitue une avancée considérable dans la reconnaissance des langues régionales en France puisque la possibilité d’un enseignement bilingue sera explicitement inscrite dans la loi.

Enfin, la nouvelle rédaction de l’article L. 312-10 prévoit que les familles seront informées des différentes offres d’apprentissage des langues et cultures régionales.

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