Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 22 décembre 2004 à 21h00
Ouverture du capital de dcn — Adoption d'un projet de loi

Michèle Alliot-Marie, ministre :

C'est pour cette raison que j'ai essayé, depuis mon arrivée au ministère, de jouer totalement le jeu de la clarté et de la transparence avec les parlementaires et même, parfois, avec l'ensemble de nos concitoyens.

C'est pourquoi, chaque fois que vous le souhaitez, mesdames, messieurs les sénateurs, je me rends devant vos commissions.

C'est pourquoi j'ai par ailleurs permis, alors que cela ne se faisait pas jusqu'alors, d'ouvrir à un public plus large certains services, dans la mesure, bien entendu, où ni la sécurité des personnes ni celle de notre défense n'étaient mises en cause. Cela s'avère d'autant plus nécessaire que la nation consent un effort financier important pour sa défense.

Monsieur Fréville, si vous souhaitez prendre connaissance, sur certains points, du rapport de la Cour des comptes, nous vous le transmettrons.

S'agissant du rapport déjà prévu dans la loi, monsieur Godefroy, je vous indique qu'il a été transmis aux présidents des commissions de la défense.

De la même façon, en ce qui concerne le devenir de DCN, vous souhaitez, comme certains députés, qu'un rapport sur ce sujet soit remis au Parlement tous les deux ans. Un tel rapport va de soi, et ce délai de deux ans permettra de disposer d'une certaine vision de l'action qui est menée. Je propose même que le premier de ces rapports soit remis non pas dans deux ans, mais en octobre 2006, pour nous permettre de voir ce qu'il en est.

Enfin, mesdames, messieurs les sénateurs, face à l'avenir, notre pays peut avoir deux attitudes.

L'une, suivant ce que disent ou écrivent un certain nombre d'économistes, d'universitaires, de journalistes, voire de politiques, est frileuse : elle consiste à se complaire dans l'autodénigrement, ce qui donne aux Français le sentiment que tout ce qui se passe dans le monde va se retourner contre eux. Ils en viennent à redouter l'avenir, à perdre toute confiance en eux, à se replier sur eux-mêmes.

Or se constituent aujourd'hui dans le monde, de grands pôles qui sont à la fois démographiques, industriels, économiques et de recherche. Dans vingt ans, la Chine, dont le développement est extrêmement rapide, ainsi que peuvent le constater tous ceux qui s'y rendent régulièrement, comptera 1, 2 milliard d'habitants, l'Inde, qui a déjà des pôles de compétitivité et de recherche tout à fait remarquables, comptera 1, 6 milliard d'habitants. Le Brésil et le Mercosur vont pareillement se développer. L'Afrique comptera plus d'un milliard d'habitants et réussira, je l'espère, à surmonter ses difficultés.

Ce n'est donc pas en adoptant une telle attitude que nous résisterons, que nous pourrons faire valoir dans le monde notre vision de la justice, de l'équité et du développement.

Au contraire, seule une vision fondée sur la confiance, qui affirme à chacune et à chacun des Français que leur compétence et leur savoir-faire leur permettent d'aborder l'avenir avec assurance, réussira à donner à notre pays l'élan indispensable. C'est à cette seconde attitude que se conforme l'action du Gouvernement.

Eh bien, nous retrouvons ces deux attitudes contraires à propos de DCN.

L'une consiste à dire : protégeons-nous, parce que nous ne serons pas capables de faire face à l'avenir ; restons entre nous ; que DCN et ses personnels attendent frileusement que l'Etat leur donne de quoi vivre ou, plus exactement, de quoi survivre...

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