Intervention de Vincent Peillon

Réunion du 24 mai 2013 à 14h45
Refondation de l'école de la république — Article 46

Vincent Peillon, ministre :

Le Gouvernement se range en tout point à l’ensemble des avis émis par la commission sur ces amendements.

Cela étant, je souhaite revenir sur le projet éducatif territorial.

Au début de l’examen du texte, une polémique, bonne ou mauvaise, s’est élevée sur le fait qu’il procède ou non à des avancées significatives.

Nous l’avons vu avec les langues, avec le service public du numérique éducatif, avec la priorité au primaire comme avec l’enseignement moral : ce projet de loi comporte des éléments déterminants, qui réorganisent en profondeur le fonctionnement de l’école. D'ailleurs, nous venons de le voir avec le Conseil national d’évaluation du système éducatif et le Conseil supérieur des programmes.

Le projet éducatif de territoire, lié à la discussion sur l’aménagement des rythmes scolaires et éducatifs, est véritablement, pour notre système éducatif, une nouveauté considérable.

En effet, pour la première fois, nous affirmons très nettement qu’il doit y avoir une collaboration entre l’éducation nationale, les collectivités locales, les mouvements péri-éducatifs et les associations de parents présentes dans les conseils d’école – si elles le souhaitent, bien entendu – pour penser la continuité de l’éducation de l’élève et de l’enfant.

Un début de réforme des rythmes scolaires a été engagé cette année pour l’école primaire, concernant, pour le moment, les seules semaine et journée, et donc pas encore l’année – nous examinerons un amendement de M. Carle. Grâce à cette réforme, la France tout entière, dans chaque commune et très au-delà des professionnels habituels de l’école, a parlé d’école, a parlé des enfants et s’est interrogée sur la meilleure organisation possible. Les collectivités locales ont construit, en fonction de leurs ressources, des propositions pour essayer d’organiser ce temps scolaire.

Le projet éducatif territorial répond à une demande. Il laisse de la liberté et permet de travailler par projet. C’est un grand acquis du présent projet de loi, et ses conséquences seront importantes au cours des prochaines années. Je suis convaincu que cette possibilité de mieux organiser la journée, le temps hebdomadaire, demain, l’année et tous ceux qui concourent à l’éducation de l’enfant est essentielle dans la lutte contre l’échec scolaire et les difficultés que rencontre notre système.

Ce n’est pas en bourrant une journée d’heures qu’on la rend efficace du point de vue scolaire ! Du reste, ce constat est déjà très ancien.

Inversement, nous savons qu’un temps mieux réparti et mieux utilisé pour les apprentissages fondamentaux donne de meilleurs résultats. Nous savons aussi que d’autres activités, comme le parcours d’éducation artistique et culturelle ou les activités sportives, culturelles et d’éveil scientifique, sont des instruments de réussite pour les élèves.

Le projet éducatif territorial me semble donc un instrument de la refondation de l’école tout à fait déterminant, et qui met devant ses responsabilités.

On m’a demandé plusieurs fois où était la priorité. Après des années de difficultés pour l’école, l’État, à un moment où il connaît de très grandes difficultés budgétaires, a fait un choix – gouverner, c’est choisir –, et ce choix, c’est la priorité à l’école. Il appartient à chacun de le faire aussi dans sa collectivité locale.

Mesdames, messieurs les sénateurs de l’opposition sénatoriale, vous portez une attention formidable aux communes pauvres. Pourtant, vous avez appartenu à des majorités qui ont toujours refusé toute péréquation fiscale entre communes pauvres et communes riches !

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