Intervention de André Vairetto

Réunion du 24 mai 2013 à 14h45
Refondation de l'école de la république — Article 51

Photo de André VairettoAndré Vairetto :

L’intérêt des classes de découvertes pour les jeunes et les enfants est unanimement reconnu. Comme le relevait un rapport parlementaire paru sur le sujet en 2004, elles sont de formidables opportunités de découvrir un nouvel environnement pendant le temps scolaire.

Que ces classes portent sur la géographie, la faune et la flore, l’histoire, le patrimoine architectural et artistique ou sur des thématiques relatives à l’environnement ou à l’aménagement du territoire, elles favorisent l’acquisition de connaissances et contribuent à l’apprentissage du « vivre ensemble », constituent une expérience exceptionnelle et structurante du projet pédagogique en faisant appel au sens de l’observation des enfants et ancrent dans l’expérience et le vécu les acquisitions abstraites.

Outre ce ressort pédagogique propre à la sortie de la classe hors de ses murs, la découverte d’un environnement nouveau contribue naturellement à enrichir l’univers des enfants ainsi que leurs références culturelles. Pour les citadins, la découverte de la ruralité et des thématiques propres à ses divers milieux – marins, montagnards ou agricoles – se révèle essentielle.

Les classes de patrimoine, quant à elles, sont une occasion privilégiée d’appropriation d’un riche héritage historique qui participe de l’identité de notre pays et un vecteur important d’éducation à la citoyenneté.

Pour une grande majorité des enfants, ces classes de découvertes sont un souvenir heureux ; pour beaucoup, elles sont leur premier départ hors de leur cadre de vie habituel.

Toutefois, en dépit de ces éléments positifs reconnus par tous, le nombre de départs en classe de découvertes n’a cessé de diminuer, de 20 % à 30 % en fonction du type de séjour.

De nombreux enseignants renoncent à organiser des classes de découvertes en raison non seulement des questions de sécurité et des risques encourus devant la juridiction pénale, mais aussi du fait d’une certaine méconnaissance des enjeux.

Le rapport parlementaire de 2004 soulignait déjà que la méconnaissance des enjeux liés aux classes de découvertes rendait la tâche des enseignants difficile. En effet, il appartient aux enseignants et à eux seuls d’en prendre l’initiative et la responsabilité.

Il convient donc de reconnaître le travail effectué par les enseignants mais aussi de les soutenir dans leur formation. Ce même rapport constatait que la formation spécifique aux classes de découvertes et sorties scolaires tendait à disparaître des instituts universitaires de formation des maîtres.

Cet amendement vise à intégrer, dans la formation initiale ou continue, un module dédié à la préparation de classes de découvertes afin de sensibiliser les enseignants aux enjeux et à l’intérêt de ce type d’activités.

Conduire une classe de découvertes requiert des compétences particulières que des temps de formation permettraient d’acquérir.

Enfin, la formation doit également permettre aux enseignants de mieux maîtriser les enjeux juridiques liés à l’encadrement des enfants et de mieux appréhender leur responsabilité dans le cadre d’incidents potentiels.

Inscrire la formation et la sensibilisation des enseignants aux classes de découvertes dans les missions des écoles supérieures du professorat et de l’éducation serait un moyen efficace d’assurer l’avenir des classes de découvertes.

Chacun aura compris qu’il s’agit d’un amendement d’appel.

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