Intervention de Françoise Laborde

Réunion du 24 mai 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Vote sur l'ensemble

Photo de Françoise LabordeFrançoise Laborde :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, avec l’adoption de ce projet de loi ambitieux – il faut le dire –, la réussite et l’équité seront au cœur de l’école de demain : une école publique, laïque et inclusive. Une école qui accorde les mêmes droits et les mêmes chances à tous les enfants de la République, quelles que soient leurs difficultés et leurs origines, une école qui renoue avec ses racines républicaines.

C’est ce que nous appelons le retour aux valeurs fondatrices, aux fondamentaux. Il ne faut jamais les oublier, ni jamais s’égarer.

Comment savoir si les moyens sont à la hauteur des enjeux ? Seul l’avenir nous apportera la réponse, mais à l’issue des travaux de notre Haute Assemblée, j’ai la conviction que nous sommes sur la bonne voie.

Beaucoup reste à faire, mais nous allons indéniablement permettre une amélioration de la situation difficile dans laquelle se trouve notre école.

Je rappelle les principales perspectives : la création de 60 000 postes, avec une répartition qui permet des rééquilibrages en faveur des territoires qui ont le plus souffert des vagues de suppression de postes ; l’instauration des écoles supérieures du professorat et de l’éducation, avec le rétablissement d’une formation professionnalisante concrète et de qualité ; la révision des contenus de l’enseignement, avec le renforcement des vecteurs de transmission de nos valeurs républicaines, au premier rang desquelles l’on retrouvera la morale laïque ; la création d’un véritable parcours d’éducation artistique et culturelle ; la mise en place du service public du numérique éducatif ou encore les mesures qui visent à mettre fin à l’orientation subie et celles qui renforcent le collège unique.

Avec toutes ces mesures, le Gouvernement, avec le soutien de sa majorité parlementaire, précise que l’éducation sera sanctuarisée au sein du budget de l’État.

Les enjeux sont sérieux et la dépense publique – comme je l’ai expliqué lorsque je me suis exprimée contre la question préalable – ne saurait être mieux utilisée. L’éducation constitue un choix sûr dont les effets retentiront positivement sur la croissance et le redressement de notre pays. C’est un véritable investissement d’avenir.

Je tiens particulièrement à saluer le travail très constructif effectué au sein de notre Assemblée, la qualité de nos débats et de nos échanges. Un certain nombre de nos amendements ont été adoptés – je crois qu’ils sont au nombre de seize –, ce qui renforce évidemment notre sentiment d’avoir contribué à l’écriture d’un texte qui fera date.

Je pense à la promotion d’une culture scientifique et technique, à la lutte contre l’innumérisme, consacrée au sein du code de l’éducation comme une priorité nationale, ou encore à l’encadrement de l’extension de l’exception pédagogique.

Toutefois, nous regrettons que notre assemblée n’ait pas retenu notre amendement sur les regroupements pédagogiques, à l’initiative duquel était mon collègue Pierre-Yves Collombat. L’adoption de cet amendement aurait apporté une solution face aux difficultés rencontrées par les communes qui ne font partie ni d’un regroupement pédagogique intercommunal ni d’un établissement public de coopération intercommunale exerçant la compétence scolaire, pour se conformer à la loi Carle. Il nous faudra corriger ces effets pervers. Et nous réaffirmons que le décret du 9 novembre 2010 n’est pas conforme à l’esprit du législateur.

Notre amendement ne visait pas à porter atteinte à la parité de financement par les communes des écoles publiques et des écoles privées. Peut-être que, au cours de la navette parlementaire, nous pourrons encore vous convaincre... Rendez-vous est donc pris pour la deuxième lecture.

Monsieur le ministre, mes chers collègues, la grande majorité des membres du RDSE apporteront à ce texte le soutien qu’il mérite, ce même soutien que méritent aussi les enseignants et les enfants de la République.

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