Les véhicules concernés par la recharge couvrent une gamme techniquement étendue : en sus des BEV (battery electric vehicles) qui sont des véhicules électriques purs, on trouve des PHEV (plug-in hybrides) et des EREV (extended-range electric vehicles) qui disposent d'un petit moteur thermique d'appoint pour résoudre les « angoisses d'autonomie » des utilisateurs. En réalité, il n'existe pas vraiment de solution de continuité et il est possible d'imaginer toutes les solutions hybrides intermédiaires.
Les constructeurs sont convaincus que les transports de demain se feront sous différents modes, employant des technologies variées. À l'horizon 2025, il y aura un nombre significatif de véhicules électriques dans le parc automobile français, mais on trouvera aussi des hybrides, des micro-hybrides et autres technologies. On assistera parallèlement à une évolution de la mobilité. Il n'y aura donc pas simplement une évolution des véhicules, mais également une évolution de la part des transports effectuée en véhicule individuel, en complément de nouveaux usages comme l'auto-partage, l'intermodalité du transport en commun, la location de courte durée, etc.
Aujourd'hui, l'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles) prévoit qu'à horizon dix ans, 2 à 8 % des ventes de véhicules neufs en Europe concerneront des véhicules électriques.
La réponse aux préoccupations des clients est cruciale dans le succès de ces véhicules. Au-delà du rapport entre la prestation et le coût, on trouve aussi des aspects liés à l'évolution des comportements et à la nécessité d'une infrastructure adaptée.
L'évolution des comportements se fera de manière lente. L'expérience acquise nous dessert parfois. Aujourd'hui, la plupart des gens estiment qu'à moins de 50 km d'autonomie pour un véhicule thermique, il est nécessaire de refaire le plein d'essence. Mais cette attitude de précaution n'est pas pertinente pour un véhicule électrique disposant d'une autonomie de 150 kilomètres et dont la mesure de la charge de batterie restante est rigoureusement précise en comparaison de celle d'une réserve d'essence. Il s'agit d'un exemple d'évolution nécessaire des comportements.
Il faut donc que tout le monde y contribue, les clients, les constructeurs, les fournisseurs, l'administration, les gouvernements, les distributeurs d'énergie, les installateurs d'infrastructures.
Plusieurs facteur-clés de succès peuvent être identifiés. D'abord, en dépit du développement récent d'une offre alléchante pour le consommateur, la poursuite du progrès technologique demeure une condition essentielle. La balle est dans le camp des constructeurs.
Il faut également aider l'appétence du marché pour les solutions vertueuses. La coordination des mesures d'accompagnement des gouvernements est nécessaire. On pourrait sur ce point s'inspirer du succès du véhicule électrique sur le marché norvégien, où l'offre de subventions représente le double de celle de la France.