Il y a beaucoup de réponses à apporter.
D'abord, le problème d'information souligné par l'ensemble des sénateurs est absolument réel. Les Français ne savent pas ce qu'est un véhicule électrique, ni comment l'utiliser. Ils n'ont pas conscience que ces véhicules sont de vraies voitures, avec quatre places, quatre portes, que l'on peut y mettre son vélo dans le coffre.
J'avais l'intention de demander à la fin de ce débat, si Renault avait par exemple prévu un dispositif de communication grand public en ce sens.
Le rôle de l'Ademe serait plutôt de communiquer autour du TCO (coût total d'utilisation et d'achat du véhicule), qui est très favorable au véhicule électrique surtout quand on roule beaucoup. Mais le ministère de l'écologie nous a retiré une partie de nos attributions sur ce point.
Concernant l'autonomie, la voiture électrique n'a pas vocation à se substituer à l'ensemble des modes de déplacement et de transport. Elle s'intègre dans un vaste ensemble de réflexions ; d'abord sur la densification et l'étalement urbains, autour de la distance entre la maison et le travail ; ensuite sur les modes de déplacement, les transports en commun, le vélo, la marche ; dans les zones plus diffuses, sur les solutions d'auto-partage, avec des déclinaisons de concepts comme Autolib ; tout à la fin figure la voiture individuelle, et dans ce cadre, la voiture électrique est extrêmement pertinente pour la grande majorité des usages quotidiens.
Dernier point concernant l'Ademe, je suis un peu déçue que les sénateurs du monde rural et périurbain n'aient pas ressenti la mobilisation de l'État dans ces zones. La charte Estrosi-Borloo de 2010 a ouvert le déploiement des crédits à l'ensemble du territoire, en incitant au regroupement en zones de plus de 200 000 habitants. En plus du Nord-Pas-de-Calais déjà évoqué, l'Indre-et-Loire, le Cher, la Vendée, le Calvados, les Deux-Sèvres, nous ont contactés et sont en train de constituer des dossiers. Ce sont des départements plutôt ruraux.
Sur la question du manque de standardisation, sachez juste que l'État n'impose aucune solution technique dans la mesure où la possibilité de faire des bornes universelles existe. Mais je laisse les industriels répondre sur ce point.
En matière d'investissements d'avenir, nous avons reçu quelques projets de recherche sur la batterie. Il y a des perspectives intéressantes d'amélioration du rendement et surtout du coût. Aujourd'hui, la location de batterie pour une Zoé représente 79 euros par mois. Il serait intéressant de faire baisser ce coût. L'autonomie n'est pas forcément un problème, car 150 kilomètres permettent largement de subvenir aux usages quotidiens.