Vous nous avez interrogés sur la viabilité économique du véhicule électrique. Il faut raisonner en coût/valeur. La valeur accordée à un véhicule dépend de son autonomie, de sa puissance... Beaucoup de foyers sont multimotorisés. Le véhicule principal sert à partir en vacances, tandis que le second se limite souvent à de courts trajets. Les constructeurs, comme le législateur, doivent garder à l'esprit ce raisonnement.
Nous devons lever un certain nombre de blocages. Les constructeurs y travaillent, en gardant à l'esprit qu'il ne faut pas que cela entraîne une trop forte augmentation du coût. Notre objectif est bien sûr de se passer à terme des subventions et des aides gouvernementales. Mais aujourd'hui nous ne sommes pas capables de lancer une telle technologie de rupture avec des coûts compétitifs par rapport au véhicule thermique, qui a plus de cent ans.
Nous travaillons sur la chimie des batteries, pour en baisser le coût ou en augmenter la densité énergétique. D'ici 2016, nous serons capables d'augmenter d'environ 20 % la densité énergétique des batteries.
La prise électrique est standardisée du côté du véhicule, puisque les constructeurs se sont mis d'accord, mais non du côté du mur. Il revient au législateur de faire entendre nos voix au sein de la Commission européenne. Une homogénéisation du côté de l'infrastructure serait effectivement souhaitable.
Better Place est une entreprise privée, en liquidation judiciaire en Israël et au Danemark. Elle a réalisé des investissements conséquents dans les infrastructures, en créant 38 stations d'échange de batteries en Israël et 18 au Danemark. Mais le rythme de vente des véhicules électriques n'a pas suffi à amortir les coûts. 900 véhicules électriques ont été achetés en Israël, 250 au Danemark. Les clients sont toutefois satisfaits de leur véhicule. L'expérience reste donc positive malgré tout. Nous travaillons à des solutions alternatives pour que les voitures électriques puissent continuer à être utilisées.