Intervention de Christian Favier

Réunion du 6 juin 2013 à 9h45
Modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles — Article 39

Photo de Christian FavierChristian Favier :

En 2010, le gouvernement précédent avait instauré, avec l’adoption de l’article 66 de la loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales, un dispositif dit de « services communs », que notre groupe avait à l’époque combattu.

En effet, nous contestions la légalité de ce dispositif dans la mesure où il permettait à plusieurs EPCI et communes de se regrouper pour constituer leur propre commission administrative paritaire en vue de gérer la carrière de leurs agents, alors même que le statut de la fonction publique prévoit explicitement que les CAP sont confiées au centre de gestion de la fonction publique territoriale pour toutes les communes de moins de 350 salariés et qu’elles peuvent l’être pour des effectifs supérieurs.

Cette disposition, qui fait pleinement partie du statut des agents territoriaux, constitue une protection légitime pour les agents – on comprend dès lors, que la majorité précédente ait voulu la supprimer… –, puisqu’elle permet de garantir aux agents publics un développement de carrière non entaché du risque de clientélisme, lequel serait sans doute plus important si les CAP n’existaient pas.

Or force est de constater qu’avec les transferts des agents des communes vers d’autres structures, notamment les métropoles, certaines CAP actuellement existantes n’atteindront plus le seuil minimum d’agents justifiant leur existence, ce qui conduira inévitablement à leur suppression, desservant ainsi considérablement les agents.

Plutôt que d’apporter des réponses ou des garanties supplémentaires pour les agents concernés, l’article 39 du projet de loi se limite à renforcer le cadre juridique des employeurs, comme s’il était légitime de protéger les collectivités, quitte à ce que les agents paient les pots cassés.

Pour notre part, nous demeurons opposés à l’article 66 de la loi de 2010, sur lequel repose cet article 39, ainsi qu’à ce dernier, raison pour laquelle nous en proposons la suppression, espérant que l’adoption de cet amendement entraîne la reprise d’un travail sérieux et concerté avec les organisations syndicales sur la notion même de services communs.

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