Justement ! En effet, les grandes entreprises et les PME ont des approches différentes. Pour les dirigeants de PME, structures souvent familiales, l'important n'est pas de connaître la valorisation de son entreprise mais d'apprécier sa performance économique. Or, cet aspect est complètement obéré par les normes internationales.
Les IFRS ont une approche strictement financière, ce qui est un peu dangereux aujourd'hui. En effet, sachant la valeur de l'entreprise, l'investisseur qui s'y intéresse s'attend à avoir un rendement suffisamment élevé en fonction du prix d'achat, ce qui met une pression financière, sans considération économique, sur les opérateurs.
Les normes IFRS sont issues de la volonté d'avoir un Esperanto, un langage commun entre les normes européennes et les normes anglo-saxonnes. Il faut s'adapter, mais le problème n'est pas là.
Un autre problème réside dans le fait que l'Europe et les États-Unis ont une approche différente sur un point. Les Américains sont rule based , c'est-à-dire qu'ils appliquent la règle en prévoyant tous les cas de figure possibles. Il suffit donc d'appliquer bêtement la règle prévue dans le recueil. A l'inverse, les IFRS ont pour avantage que l'on peut s'adapter. A cet égard, il ne faut pas perdre de vue que les cabinets d'audit européens sont de très grande qualité, sans doute meilleurs que les cabinets américains, car nous recrutons au sein des meilleures écoles, alors qu'un diplômé de Harvard n'ira pas dans un cabinet d'audit aux Etats-Unis.