D'un côté, il y a les normes comptables et la sphère financière et, de l'autre, il y a les normes et la sphère des entreprises. Nous ne sommes pas sur les mêmes niveaux de risques. Pour les entreprises, les normes ont apporté des bases de comparaison et ont permis à certains groupes européens de participer à la mondialisation.
Mais il ne faut pas faire de l'art pour l'art. Or, aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on se complaît dans un nombrilisme normatif, déconnecté des besoins des entreprises. Par exemple, lorsqu'une entreprise constitue des positions de change, la norme IS 39 ne vous permet pas de compenser les positions de sens contraire car ce n'est pas considéré comme une position de couverture. De la même manière quand il s'agit de couvrir une campagne de promotion.
Pour Carrefour, nous avons parlé de la dissociation entre l'activité commerciale de cette entreprise et les infrastructures utilisées : les IFRS ont apporté une réponse intéressante, puisqu'on va considérer l'activité dans son ensemble et pas seulement l'activité commerciale. En effet, pour pouvoir vendre convenablement, on a besoin d'infrastructures, donc les normes permettent de consolider ces actifs à travers des règles particulières
Aujourd'hui, les normes comptables pourraient nous amener à pratiquement sombrer dans le ridicule : lorsqu'une entreprise loue un appartement pour un cadre expatrié, les normes comptables vous invitent à consolider l'appartement en question ! Il faut garder à l'esprit le substrat économique et les besoins économiques. Un analyste me disait récemment que, pour apprécier un crédit, il n'avait besoin que de l'EBITDA, mais d'un EBITDA pur, débarrassé des événements exceptionnels comme par exemple les plus-values de cession.