Intervention de Michel Cornille

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 30 mai 2013 : 1ère réunion
Atelier de prospective : pour donner leur chance aux adolescents issus des quartiers sensibles

Michel Cornille, Marseille, Littoral Sud :

principal de collège honoraire, animateur du contrat urbain de cohésion sociale (Cucs), Marseille, Littoral Sud. - Ma vie d'éducateur a commencé en Égypte. J'ai exercé le même métier que Yahya Cheikh, mais dans le domaine de la francophonie. La francophonie fait partie du devoir de mémoire, que nous entretenons à l'étranger.

Je suis à la retraite depuis dix ans et j'habite la Ciotat. Dans cette petite ville de 32 000 habitants, la mairie a créé, il y a quatre ans, un pôle de transmission de la mémoire. Cette initiative est tout à fait heureuse, dans une ville qui a souffert de déchirements liés à la crise économique. Il a été nécessaire de recréer du lien social et d'apporter aux jeunes des pansements sur les plaies familiales.

Ce pôle municipal s'appuie sur des présidents d'association, dont je fais partie, pour raconter aux jeunes Ciotadens, non pas ce qu'ils sont, mais où ils sont, de façon à créer un lien social qui risquerait de manquer.

La Ciotat, ce sont les chantiers navals, une mono-industrie qui, dans sa ruine, a jeté la moitié de la ville au chômage. Il a fallu raconter aux enfants comment ces chantiers sont nés. Les Génois, qui ont fait la Ciotat, sont aujourd'hui Ciotadens de souche depuis plusieurs générations. Ce que l'on a réussi pour les Génois, on doit le réussir avec les nouveaux arrivants des quartiers difficiles.

Quant à moi, j'interviens en tant que président de l'association les Lumières de l'Éden. Le théâtre de l'Éden est en effet l'une des plus anciennes salles de cinéma du monde. La Ciotat, berceau du cinéma, était la ville des frères Lumière. La moitié des vingt premiers films de l'histoire mondiale du cinéma a été tournée à la Ciotat. Notre association, en liaison avec le pôle municipal de transmission de la mémoire, se rend dans les collèges pour raconter cette histoire, pour que les enfants s'approprient cette histoire, et que cette dernière devienne un trésor commun, un patrimoine qui soit de nouveau porteur de solutions économiques. En effet, outre la salle de cinéma, nous envisageons de créer des studios de cinéma. Il existe par ailleurs une école de cinéma à Aubagne. Le cinéma deviendra donc une perspective possible d'emploi pour certains de ces enfants.

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