Intervention de Muguette Dini

Réunion du 18 juin 2013 à 9h30
Questions orales — Maisons d'assistantes maternelles et application des normes d'accessibilité aux personnes handicapées

Photo de Muguette DiniMuguette Dini :

Madame la ministre, j’ai eu l’occasion d’aborder ce sujet avec vous il y a peu ; néanmoins, cette question orale étant programmée depuis longtemps, j’ai souhaité malgré tout la poser.

Les maisons d’assistantes maternelles, les MAM, ont été créées par la loi du 9 juin 2010. À la fin de 2012, près de 500 MAM étaient en fonctionnement, accueillant 8 000 enfants, et 500 autres étaient en cours d’ouverture.

Les assistantes maternelles regroupées au sein d’une MAM sont soumises, à l’instar de celles qui exercent à leur domicile, à un agrément de la Protection maternelle et infantile, la PMI. Les locaux accueillant les MAM, maisons ou appartements, sont classés en établissement recevant du public, ou ERP, de 5e catégorie. Ce classement implique le respect non seulement de règles en matière de protection contre les risques d’incendie imposées par les services de sécurité, mais aussi de normes d’accessibilité aux personnes handicapées. Ainsi, aux termes de l’article R. 111-19-1 du code de la construction et de l’habitation, les MAM, lors de leur création, doivent être accessibles aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap.

Madame la ministre, cette exigence est totalement inadaptée à ces structures, en ce qui concerne l’aménagement intérieur.

Concernant l’accessibilité d’un enfant handicapé de moins de trois ans, il n’y a pas de problème, puisque le fauteuil roulant, adapté à sa petite taille, ne nécessite pas d’aménagement particulier et s’identifie, par son poids et son encombrement, à une poussette.

En revanche, on frôle l’aberration quand il est imposé que l’aménagement intérieur des MAM prenne en compte l’accessibilité aux adultes handicapés. En effet, il est inconcevable qu’une personne en fauteuil roulant ait un jour un agrément de PMI pour remplir la fonction d’assistante maternelle ; quant aux parents, il suffit simplement d’aménager le lieu d’accueil de la MAM pour qu’ils puissent amener leur enfant jusque-là.

La ministre en charge de la famille du précédent gouvernement, à qui j’avais demandé d’envisager des dérogations au droit commun en matière d’accessibilité aux personnes handicapées, m’avait indiqué qu’un projet de décret en ce sens était alors en cours d’examen par le Conseil d’État. C’était le 17 janvier 2012, et aucun décret n’est paru à ce jour !

Je rappelle que les MAM présentent un certain nombre d’avantages.

Tout d’abord, elles constituent un mode de garde à un coût raisonnable pour les parents et nul pour les collectivités locales.

Ensuite, elles offrent aux parents une amplitude horaire, grâce à la délégation d’accueil, qu’aucune autre forme de garde collective ne peut proposer.

En outre, elles réduisent les risques pour les enfants, puisque le travail en équipe favorise la vigilance mutuelle.

Enfin, elles offrent l’opportunité aux assistantes maternelles de travailler en équipe, de ne pas impliquer les membres de leurs familles, d’échanger leurs expériences, voire de faire éclore des vocations.

Au moment où le Gouvernement souhaite favoriser la création de places d’accueil, ne serait-il pas opportun, madame la ministre, de favoriser l’ouverture de nouvelles MAM en accordant ces dérogations qui ne lèsent en rien les parents handicapés susceptibles de confier leurs enfants à une telle structure ?

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