À mon tour de saluer votre présentation, et votre travail. Revenons tout de même au pré-requis : la nécessité de diviser par quatre les émissions de CO2 d'ici 2050 en raison de l'emballement du dérèglement climatique, plus grave et plus rapide que ce qu'envisageaient il y a peu encore les climatologues.
Pourra-t-on maintenir un prix de l'énergie bas tout en poursuivant les objectifs climatiques ? En d'autres termes, ne rien faire nous garantirait-il le maintien de prix bas et compétitifs ? Avez-vous travaillé sur le lien entre croissance et consommation d'énergie ? La courbe de la croissance suit celle de la quantité d'énergie disponible par habitant, mais des économistes estiment qu'elle pourrait à l'avenir dépendre de notre capacité à maitriser la dépense et la consommation d'énergie. Comment articuler les deux ?
Il y a consensus sur le mix énergétique et la transition énergétique, dites-vous, mais vous vous inquiétez de la maîtrise de la demande. Si l'énergie est un bien commun, essentiel pour les individus et les sociétés, c'est aussi un bien marchand. Les fournisseurs d'énergie sont intéressés au volume de consommation. Comment peut-on avoir à la fois pour objectif de vendre et de faire baisser la consommation ? Jusqu'à quel point va le consensus ?
Selon vous, nous devrions arriver à un consensus cadré par les objectifs énoncés par le président de la République pour les quinze prochaines années : porter la part du nucléaire de 75 % à 50 % et réduire les émissions de CO2. Mais notre succès en la matière déterminera la suite du processus. Mon inquiétude, c'est qu'il ne se passe rien, que les acteurs ne soient pas tous impliqués dans cette réussite, et qu'au bout du compte, ce soit business as usual...