Pourrait-on reproduire le même schéma, dans le paysage français actuel ? La réponse est non, et je le regrette, car la particularité du modèle CNR réside dans cet équilibre entre les intérêts des uns et des autres.
Je le dis clairement, je n'ai jamais reçu mandat de travailler à faire évoluer l'actionnariat de la CNR. Je me présente à vous, non comme candidate de GDF-Suez - Sita est une filiale de Suez - mais suite à la proposition, votée à l'unanimité du conseil de surveillance, de renouveler deux des trois membres du directoire. J'espère apporter un regard neuf sans rompre avec ce qui a été fait auparavant.
L'intérêt social de la CNR ne peut être confondu avec les intérêts des uns ou des autres des actionnaires, mais je compte m'appuyer sur ceux-ci avant d'aller chercher ailleurs un soutien. Auprès de GDF-Suez, j'irai chercher une expertise industrielle différente, un retour d'expérience pour développer sereinement la CNR ; auprès de la CDC, la connaissance des territoires ; auprès des collectivités locales, les moyens de développer des zones d'activité économique le long du fleuve. Le rôle du PDG est de diriger une compagnie, de travailler avec ses actionnaires, pas de chercher à faire évoluer l'actionnariat. Ce qui m'a intéressée, c'est le modèle CNR, que je trouve fascinant et que je souhaite renouveler et renforcer, car c'est une pépite en termes d'organisation et de gouvernance. Le président du directoire propose une stratégie de développement à son conseil de surveillance ; j'ai besoin de l'appui et de la particularité de chacun des actionnaires pour la mener à bien.
Je ne suis pas spécialiste de l'énergie hydrolienne, mais j'ai la conviction que l'expertise de la CNR en matière de gestion de l'eau peut aussi s'étendre aux courants marins. La CNR peut contribuer, à travers sa recherche et développement et son bureau d'ingénierie, à faire avancer cette énergie du futur.
Le rapport de Mme Battistel sera bientôt remis : ce sera au Gouvernement de décider s'il ouvre les concessions à la concurrence.