Une question a été posée sur le « nettoyage » du bilan des banques slovènes. Avant de s'interroger sur qui aura la charge de financer cette opération, je pense qu'il est indispensable de se demander quel sera le montant de cette dernière. En effet, des doutes importants subsistent sur ce point. A cet égard, lors de ma visite au ministre des finances, j'ai croisé une délégation de la Commission européenne qui cherchait aussi, sans doute, à disposer de plus d'éléments pour mesurer l'ampleur du problème.
Le gouvernement slovène a récemment mis en place, d'une part, une holding souveraine qui aura vocation, notamment, à mettre en oeuvre le processus de privatisation et, d'autre part, une structure de défaisance qui pourra reprendre les prêts non performants des banques. Cependant, le gouvernement me semble vouloir aller « plus vite que la musique » : les privatisations sont inutiles si elles sont économiquement non fondées.
Qui va payer ? En premier lieu, le contribuable - du fait des hausses d'impôt - et le salarié slovènes - dont les avantages sociaux seront réduits. Ensuite, les créanciers pourraient également porter une partie de l'effort si les conditions de remboursement de la dette publique venaient à être redéfinies. Enfin, en dernier ressort, la solidarité européenne - et donc les contribuables européens - pourrait être mobilisée en cas d'intervention du mécanisme européen de stabilité (MES).