Cet article traite de l’orientation, mais dans un sens qui ne nous convient pas. Une fois de plus, il s’inscrit dans une vision économique, pour évoquer une orientation effectuée en fonction des perspectives professionnelles liées aux besoins prévisibles de la société, de l’économie et de l’aménagement du territoire.
Non seulement nous ne disposons pas de prévisions économiques fiables sur le long terme qui nous permettraient d’affirmer valablement quelle filière constitue un débouché professionnel fiable et stable sur toute une carrière professionnelle, mais, même si nous le pouvions, nous pensons qu’il faut se garder de n’avoir à l’esprit que des critères économiques et d’employabilité quand nous parlons d’orientation.
Il faut que les filières de formation dont les débouchés économiques sont plus incertains continuent de vivre, bien évidemment. Il faut également les valoriser et permettre que certains étudiants les choisissent malgré les difficultés, car elles sont utiles, si ce n’est à l’économie, au moins à la société, et permettent l’épanouissement et la réalisation de chaque étudiant.
Les filières artistiques, par exemple, mais aussi les sciences humaines et sociales, si elles ne correspondent sans doute pas à des besoins d’emplois prévisibles de la société et de l’économie, méritent néanmoins d’exister et d’être valorisées. Il ne faut pas dissuader des étudiants passionnés de les suivre. Bien au contraire, nous devons donner toute leur place à des valeurs non économiques et non marchandes.