Intervention de Jacques Legendre

Réunion du 20 juin 2013 à 21h45
Enseignement supérieur et recherche — Articles additionnels après l'article 16 ter

Photo de Jacques LegendreJacques Legendre :

Il y a, d’un côté, les mythes et, de l’autre, les réalités. Que nous le voulions ou pas, tous les baccalauréats permettent aux étudiants de s’inscrire dans l’enseignement supérieur, mais tous ne permettent pas de réussir dans n’importe quelle filière.

On a beau répéter inlassablement qu’il ne faut pas faire de sélection, on ne peut que constater les nombreux échecs qui existent en première et deuxième années. Pour notre part, nous formons le souhait que les étudiants réussissent dans l’enseignement supérieur.

Il est vrai que Mme Pécresse avait tenté de remédier à ces échecs, en proposant différents dispositifs et en accordant des moyens. Toutefois, le résultat n’a pas été celui que nous espérions, car un certain nombre d’étudiants ont intégré des filières de l’enseignement supérieur avec un baccalauréat qui ne les y avait pas préparés et n’avaient donc pratiquement aucune chance de réussir.

Madame la ministre, je vous ai approuvée et vous ai apporté mon soutien tout à l'heure lorsque vous avez demandé que les résultats obtenus, avec des chiffres précis, dans certaines filières soient portés à la connaissance des étudiants qui envisagent de les intégrer. Il faut en effet leur dire quelles sont leurs chances de succès et quelles sont les exigences qui sont légitimement posées par ces filières pour y réussir.

Je ne le répéterai jamais assez, on n’est pas préparé à suivre n’importe quelle filière avec n’importe quel baccalauréat. On aura beau y mettre de l’argent et renforcer les moyens, les résultats seront encore décevants pour les étudiants qui subiront cet échec.

Quand on a son baccalauréat en poche, la pire des choses est d’être confronté à l’échec dans l’enseignement supérieur. Après avoir nourri l’espoir d’accéder à des études supérieures, les bacheliers – parfois la première génération de bacheliers de la famille - se retrouvent parfois, deux ans plus tard, en situation d’échec, et certains ont du mal à s’en remettre.

Il est évident que nous ne réglerons pas cette question ce soir, mais elle est versée au débat et posée sans a priori. La vertu de l’amendement de Mme Primas est de soulever le problème, et c’est plus que jamais nécessaire. Nous nous gargarisons du baccalauréat, premier diplôme de l’enseignement supérieur, qui donne droit à poursuivre des études supérieures, mais il peut aussi conduire certains droit dans le mur !

Le terme « sélection » n’est pas un gros mot. C’est tellement vrai que la sélection a déjà cours dans nombre de filières de l’enseignement supérieur. Aussi, nous souhaitons que celles qui ne sont pas véritablement sélectives proposent aux étudiants au moins une orientation, afin de leur donner la chance de s’inscrire dans une filière où ils ont toutes les chances de réussir.

Tel est le sens de ces amendements, qui ouvrent un débat que nous devons poursuivre.

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