… même s’ils ne sont pas scientifiques. De ce fait, le bac S est devenu le « super-bac » dans l’esprit de beaucoup de gens, tandis que nombre de ceux qui l’obtiennent ne s’orientent pas vers les filières scientifiques de l’enseignement supérieur, qui connaissent un déficit d’étudiants. Cette situation est tout de même paradoxale !
Parallèlement, les bacs littéraires sont tenus en moins haute estime, ce qui entraîne une certaine déconsidération des filières littéraires.
Quant aux bacheliers technologiques, ils n’arrivent pas toujours à trouver leur place dans les filières technologiques, qui leur sont pourtant d’abord destinées. Madame la ministre, vous avez tout à fait raison de dire que cela est inadmissible. Je le redis, les bacs technologiques ne sont nullement, à mes yeux, des « sous-bacs » ; ils sont au contraire parmi les plus difficiles à obtenir.
Il serait légitime de prévoir que les filières technologiques accueillent en priorité des titulaires d’un baccalauréat technologique, et que seules les places restantes soient attribuées aux autres bacheliers. Si vous preniez cette position, madame la ministre, nous serions tout à fait d’accord.
Je m’inquiète du parallèle persistant entre la situation des bacheliers technologiques et celle des bacheliers professionnels.
Les bacheliers professionnels ne sont pas préparés à réussir dans les filières technologiques : seuls les meilleurs d’entre eux, par exemple les titulaires de mentions, ont des chances d’y parvenir. Il faut donc être prudent quand on envisage de leur attribuer des places dans ces filières. Si l’on instaure de façon autoritaire des quotas de bacheliers professionnels, je crains que les taux de réussite ne fluctuent beaucoup selon les années. Pour respecter les quotas, il arrivera que l’on soit contraint d’admettre dans certaines filières des bacheliers n’ayant pas réellement le niveau requis, ce qui les conduira à l’échec. Telle est mon inquiétude.