Je condamne ce rapport sur le fond. Il est inadapté à l'intérêt de notre pays dans la compétition mondiale. Nous avons besoin d'outils pour faire face à la guerre économique. Au lieu de cela, vous supprimez des projets de TGV et vous nous parlez de coûteux transports de proximité.
En ce qui concerne les moyens, vous prévoyez 2,5 milliards d'euros par an pendant 15 ans. Vous n'êtes pas très ambitieux. Entre le catalogue à la Prévert de l'ancien Gouvernement, doté de 245 milliards d'euros sur 25 ans, et les 30 milliards d'euros que vous nous programmez, il y avait de la marge pour trouver un juste équilibre. Je suis désolé mais 1/1000ème du budget pour les infrastructures, c'est dérisoire et totalement inadapté. Les grandes infrastructures, ce n'est pas de la mauvaise dette, mais de l'argent productif.
Enfin, je voudrais revenir sur la LGV Montpellier-Perpignan. Sur la ligne actuelle qui a une capacité de 300 liaisons par jour, vous avancez le chiffre de 160 passages mais en réalité il y en a 220. On veut mettre en place le TER à un euro en 2015 pour toute la région, et on va programmer l'achat de 25 motrices supplémentaires : le volume de voyageurs va doubler ou tripler, et la ligne sera saturée dans 5 ou 10 ans. De plus, on veut également lier l'Espagne à l'Europe du Nord : les collectivités apportent plus de 800 millions d'euros sur les 2,2 milliards en cours, avec la condition expresse que Montpellier ne soit pas un cul-de-sac. On a dépensé au total 60 millions d'euros pour des études sur cette ligne, qui ne vaudront plus rien si on attend 2030.
Que vous nous disiez que vous n'avez pas les moyens, soit. Mais que vous nous disiez que cette ligne n'est pas prioritaire au regard des possibilités de trafic témoigne d'une vision extrêmement réductrice de la situation.
J'espère que le Gouvernement reverra le fond de ce rapport. On met les moyens dans le transport de proximité quand on a de l'argent. Quand on n'en a pas, on le met dans des investissements rentables. On ne pourra pas financer tout le ferroviaire sur tout le territoire.