Je vous rejoins sur un point : il n'est pas facile d'être ministre chargé de l'égalité des territoires, mission de moyen et long termes, à l'époque de l'immédiateté, de l'urgence et des coups médiatiques. Nous sommes tous prêts à vous aider, mais encore faut-il que vous nous proposiez les moyens concrets de le faire.
Vous êtes ministre depuis treize mois, ce qui est bref pour mette en oeuvre une politique d'aménagement du territoire, j'en conviens. Lors de votre précédente audition, vous aviez sévèrement critiqué l'action de l'ancienne majorité. En tant que membre d'un groupe dans lequel l'expression est libre, j'avais en partie partagé vos griefs. Mais depuis, les choses n'ont pas beaucoup évolué, et se sont même aggravées. Jamais le monde rural ne s'est senti aussi menacé et maltraité. Les causes en sont certes sociales et économiques, mais autant qu'administratives et politiques - je pense à la recomposition des intercommunalités. Il y a un sentiment de mal-être dans la ruralité, alors que, paradoxalement, nos concitoyens ont une envie croissante de retour au monde rural. Donner les moyens à la ruralité de vivre, c'est-à-dire de disposer d'écoles, de médecins, d'un accès au numérique, est indispensable.
Vous avez dit que l'objectif du numérique avait été tenu. Laissez-moi vous prêter mes lunettes : avant de parler du très haut débit, je vous rappelle que certains territoires sont encore dépourvus de haut débit et de couverture en téléphonie mobile. Voir les opérateurs faire de la publicité pour la téléphonie mobile 4G, qui ne concerne qu'une minorité de la population, est à cet égard d'une indécence scandaleuse. Que comptez-vous faire pour améliorer les choses ?
Vous n'avez pas dit un mot sur la démographie médicale, certes de la compétence de la ministre de la santé. Nous l'avons entendue dans l'hémicycle récemment : elle ne semblait pas prête à prendre les mesures courageuses qui s'imposent.
Le CGET sera sans doute l'alpha et l'oméga de l'égalité des territoires...