Merci de venir nous revoir un an après votre première audition. Sur nos territoires meurtris, vos remèdes ne sont qu'homéopathiques. La politique que vous devez mener est transversale, et c'est ce qui fait, j'en conviens, toute sa difficulté.
La décomposition de l'acte III de la décentralisation en trois volets recèle un danger. Avant, la mutualisation entre monde urbain et monde rural se faisait facilement grâce aux syndicats d'assainissement ou d'électrification. Demain, les métropoles, agglomérations ou communautés urbaines auront la compétence de ces réseaux, au détriment des territoires ruraux, laissés seuls à gérer leur propre réseau. La perte de cette solidarité dans le cadre de syndicats, souvent départementaux, m'inquiète.
L'adéquation entre ressources en eau et besoins futurs est un autre motif d'inquiétude. L'eau est un facteur majeur du maintien d'une agriculture familiale et de cultures spécialisées. Le moratoire décidé sur les réserves d'eau, dont la création avait été proposée par le député Philippe Martin, fait peser un danger sur ces exploitations.
Enfin, je voudrais vous entendre sur le logement et le patrimoine foncier bâti, souvent de qualité dans nos départements ruraux. Sans les financements adéquats, nous ne parviendrons pas à requalifier nos anciens bourgs, parfois dotés d'une vie sociale intéressante. Ce serait dommage : voilà un moyen d'économiser des terres agricoles pour le logement futur des habitants de nos campagnes.