L'égalité des territoires est un sujet majeur pour le monde rural mais aussi pour le monde périurbain dans lequel je vis. Je crois aux pôles ruraux, que le Sénat a voulus, à côté des métropoles : les mondes urbain et périurbain doivent pouvoir vivre ensemble. C'est pourquoi nous devons en rester à l'intitulé que nous avions choisi et repousser celui qui nous vient de l'Assemblée nationale : pôle de territoires.
Le monde rural ne va pas bien, nous l'avions constaté lors des élections sénatoriales de 2011. Les difficultés demeurent. Pour autant, n'oublions pas que le Gouvernement travaille depuis un an et que l'héritage est lourd. Traitons les problèmes dans leur globalité et leur transversalité ; celui de la médecine et de l'accès aux soins, par exemple. Résistons, nous avons besoin de la péréquation horizontale. Il est anormal que les villages qui envoient leurs forces vives travailler dans la ville à quelques kilomètres soient seuls à financer l'éclairage et la vie associative. Nous avons également besoin de pôles ruraux dans une vision décentralisatrice de l'économie, on ne peut pas se contenter de métropoles qui concentreraient toute la richesse économique ; revenons au vieux slogan « créer de l'emploi sur place » et, cette fois-ci, mettons-y de la volonté. La mobilité est une question décisive, pour ne pas dire déterminante dans la ruralité. Des milliers de Français la réclament et ne l'ont pas. Donnons aux petites communes un peu de terrain à construire. Pour un maire d'une commune de mille habitants, s'entendre refuser par l'administration la moindre parcelle est terrible. Serrer la vis à ce point-là mène à l'échec.
En tant que président d'une communauté de communes en Touraine, je mesure l'intérêt du PLU communautaire tout en entendant les réticences. Pourquoi ne pas préférer l'expérimentation dans un premier temps, comme nous l'avons fait pour les services communs ? Cela rassurera. Plus les petites communes sont nombreuses au sein d'une communauté de communes, plus la difficulté est grande. Au moins, réservons aux maires la possibilité de donner un avis et, de surcroît, un avis qui devra être positif. Sans quoi, ce sera destructeur. Pour dire les choses clairement, laissons aux maires la signature de tout ce qui concerne le droit des sols. Donnons du temps au temps.